Le jeune Bobby n'a connu rien d'autre que sa campagne natale. Désireux de s'émanciper, ce jeune homme issu de la classe populaire voulait changer de milieu et s'éloigner d'une famille qui ne l'a jamais compris. Même son prénom, Bobby, il n'en voulait pas, sa mère l'ayant choisi à cause du feuilleton Dallas. Nourrit de littérature, il aspire à devenir écrivain, bien que les études ne soient pas spécialement son fort. Grâce à son oncle, il rencontre Jean Détalminil, un libraire qui finit par l'embaucher comme vendeur. Un travail qui n'est peut être pas ce qu'il imaginait, puisqu'il consiste surtout à faire de la manutention. Mais l'important pour Bobby est d'avoir du travail, quitte à devoir vivre dans un foyer délabré pour jeunes travailleurs. Au fil des semaines, il va grimper les échelons, et son patron va rapidement le prendre son son aile. Sans le savoir, Bobby va également se rapprocher d'une jeune femme qui n'est autre que la fille du libraire ! Ses week ends seront ainsi ponctués par des séjours dans la maison de campagne des Détalminil, c'est également la rencontre avec le monde de la bourgeoisie dont il rêve secrètement. Sa culture littéraire va l'aider à progresser et à se faire une place dans la famille. Puis il finira pas se marier, ce qui le met à l'abri de tout et semble l'éloigner pour de bon de ses origines. Mais il n'est pas heureux pour autant, et Bobby est incapable d'écrire le roman qu'il a depuis longtemps à l'esprit.

Peu à peu sa vie de couple se délite, le divorce n'est pas loin, et c'est dans les bras d'une maîtresse qu'il renouera avec ses thèmes romanesques autobiographiques. C'est dans sa vie passée qu'il trouvera le sujet de son ouvrage, un roman très personnel autant pour Bobby que pour Hugues Barthe dont on sent ici l'expérience passée. Souvent, Bobby devra se remettre en question et trouver sa propre route vers le bonheur. Mais ne dit-on pas qu'un artiste trouve l'inspiration dans les épreuves de la vie ? Le trait graphique s'avère plutôt efficace et rappelle les romans graphiques américains, et contrairement à la couverture, l'album est entièrement en noir et blanc.