Changement de point de vue sur l'émigration... C'est décidé, pour les fêtes de fin d'année, Aristide rejoindra Salomé, sa petite fille partie en mission humanitaire au Sénégal. De leur côté, ses voisins de Mazé, M. et Mme Tarin passent Noël dans un hôtel huppé de la Petite Côte. Entre les uns qui évoluent en autonomie chez l'habitant et les autres dans les résidences fermées pour riches Européens, on découvre un village sénégalais à deux vitesses, Saly, où les gens d'ici ou d'ailleurs se côtoient sans se rencontrer. Entre documentaire et fiction, un récit filé de différents parcours, dans un Sénégal en pleine transformation et plein de paradoxes : entre tradition et modernité, désillusion et espoir, quête d'enracinement et envie d'ailleurs. Une réflexion sur les nouvelles mobilités internationales qui prennent place en Afrique et qui bousculent l'altérité dans un contexte d'inégalités.

Même si vous êtes casanier, certaines bandes dessinées sont de réelles invitations au voyage. Ici, l’objectif est atteint, ce one-shot de plus de 110 pages accompagné de deux planches de photos réalisées par les auteurs est une vrai réussite. Pour ceux qui connaissent, l’action se situe à Saly au Sénégal. De nombreux aspects y sont abordés. Pour ce faire, le scénariste David Lessault (« Village Global ») a eu l’excellente idée de mêler plusieurs histoires. Tout d’abord la trame principale relate les vacances d’un grand-père. Accompagné d’un ami, il se rend au Sénégal pour aller voir sa petite fille qui travaille dans une ONG. Cela permet aux auteurs de nous faire découvrir le Sénégal authentique dans toute sa complexité. Mais le tourisme « de masse » est aussi abordé à travers un couple de personnes âgées. Le dernier aspect mais non le moindre nous fait suivre le parcours d’un Sénégalais qui a du s’expatrier en France pour travailler et qui à la retraite rentre au pays. De plus, vous découvrirez cinq portraits, chacun en une double page, racontant le parcours de personnes rencontrées par les auteurs. Cela donne un gage de l’authenticité du récit. Au final, dépaysement garanti et immersion totale pendant une petite heure. D’autant plus que le dessin de Damien Geffroy, avec une mise en couleur d’Alessandra Alexakis, se révèle plus réaliste que ces séries habituelles (c'est aussi le cas dans Inspecteur Balto cela étant)",