L'Habitant de l'infini (Mugen no junin) est une série en trente tomes publiée chez l'éditeur japonais Kodansha entre 1993 et 2012. Il s'agit du premier ouvrage du mangaka Hiroaki Samura, ainsi que celui qui a consacré son talent et sa renommée auprès du grand public. Une nouvelle édition intégrale a vu le jour en 2016, rassemblant deux volumes originaux avec de nouvelles couvertures conçues par l'auteur, et c'est précisément sur cette base que voici l'immortal édition. Ces dernières années, une véritable franchise médiatique s'est créée autour de cette série, composée d'un manga suite, débuté en 2019 et supervisé par Samura lui-même, d'un roman, d'un film d'action live sorti en 2017 et réalisé par Takashi Miike et deux séries animées. Le premier, diffusé sur les chaînes de télévision japonaises en 2008, est composé de 13 épisodes et se termine au sixième volume du manga, tandis que le second, annoncé en mai 2019 comme une adaptation complète de l'intégralité de l'œuvre originale, et réalisé au studio Liden Films par Hiroshi Hamasaki ( Steins;Gate ), est diffusé sur la plateforme de streaming Amazon Prime Video. L'Habitant de l'infini se déroule au Japon de la fin du XVIIIe siècle. Manji, le protagoniste, est un épéiste habile coupable du meurtre de 100 samouraïs. Sa caractéristique, comme le suggère le nom de l'œuvre, est celle d'être immortel : en raison de la présence dans son corps d'un ver parasite appelé Kessenchu , qui empêche le processus de décomposition de son corps et est capable de guérir n'importe quelle blessure (même mortelle)., Manji ne peut pas être tué et ne peut pas mourir de vieillissement. Pour se libérer de cette « malédiction » et se racheter des actes commis dans le passé, le protagoniste décide de tuer 1000 criminels. Son destin est destiné à changer après sa rencontre avec le jeune Rin Asano, fille du chef d'une famille de dojo complètement anéantie par les membres du clan Itto-ryu , un groupe très ambitieux qui vise à unifier toutes les écoles d'épée du Japon sous un même drapeau. Après une première réticence, Manji est convaincu de devenir le garde du corps de Rin et de la soutenir dans ses projets de vengeance contre les Itto-ryu et leur chef, Kagehisa Anotsu, entamant avec elle un voyage plein de dangers, de combats et de violence.

""Blade of the Immortal" est l'un des classiques du manga du milieu des années 90. Situé à une époque historique du Japon et rempli d'épéistes, l'artiste parle pourtant des hommes et de leurs différentes natures. Casterman publie aujourd'hui à nouveau la saga dans une édition parfaite où deux anciens volumes sont ici réunis en un seul. Manji, un ronin sans maître, a pris en charge la jeune Rin. Celle-ci cherche à se venger du meurtre de sa famille, et plus particulièrement de son père. En effet, une troupe de sabreurs en maraude - les "Itto Ryo" - semble s'être donné pour mission d'anéantir tous les dojos et leurs propriétaires qui ne suivent pas leur voie. Après les premières confrontations, il est clair que le chemin qui les attend ne sera pas facile, car les adversaires sont nombreux et forts, fanatiques et cruels. Pourtant, Rin est prête à laisser derrière elle tout ce qui a constitué sa vie jusqu'à présent et à devenir une vagabonde. Une chose a toujours caractérisé la série : Outre le cadre historique, il y a aussi beaucoup de fantastique. Cela n'est pas seulement dû à la malédiction qui pèse sur Manji et qui l'empêche de mourir tant qu'il n'a pas tué suffisamment de méchants, mais aussi aux petits secrets bien cachés que portent les membres de "Itto Ryo". Car l'adversaire ne reste pas sans visage. Beaucoup de personnages, notamment ceux qui survivent à la première rencontre avec Manji et Rin, n'ont pas seulement un nom, mais aussi une histoire.

Mais dans ce deuxième tome, Rin est encore une fois plus au centre de l'attention, on découvre ses antécédents directs et aussi les démons intérieurs qui la tourmentent en plus de son désir de vengeance. Car après tout, c'est une femme et elles n'ont pas la vie facile à cette époque, surtout dans une position comme la sienne. Comme toujours, l'histoire convainc par ses nombreux détails, non seulement dans le contenu, mais aussi dans le style du dessin, où cela ne dérange pas du tout que tout semble être exécuté au crayon. Le côté esquissé rend les personnages plus vivants et l'action plus dynamique. Ici aussi, on voit déjà ce que sera la série dans son ensemble : le mélange de combats, qui durent parfois très longtemps, mais aussi de nombreux moments de calme, où l'on en apprend plus sur les personnages eux-mêmes. C'est justement maintenant que certains jalons sont posés pour l'avenir, même si Rin semble encore particulièrement faible pour le moment - cela aussi va bientôt changer grâce à Manji. En plus de la bande dessinée, il y a maintenant quelques pages en couleur que l'on n'avait pas encore vues auparavant et qui ennoblissent ainsi un peu le volume.