The Red Rat in Hollywood (Akagari : The Red Rat in Hollywood) est une série qui a connu dix tomes à ce jour aux éditions Shogakukan. En 1947, la guerre froide commence à s'intensifier et les communistes sont ardemment traqués par le patron du FBI (J. Edgar Hoover) et la House Committee on Un-American Activities (une commission d'enquête de la Chambre des représentants des États-Unis), notamment au sein de l'industrie du cinéma. Les "Dix d'Hollywood" sont les dix producteurs, auteurs et/ou réalisateurs qui ont été condamnés pour avoir refusé de répondre aux questions de la commission et ont été inscrits sur une liste noire dans l'industrie. Il s'agit d'Alvah Bessie (scénariste), Herbert Biberman (scénariste, réalisateur), Lester Cole (scénariste), Edward Dmytryk (réalisateur), Ring Lardner Jr (journaliste, scénariste), John Howard Lawson (scénariste), Albert Maltz (scénariste), Samuel Ornitz (scénariste), Adrian Scott (scénariste, producteur) et Dalton Trumbo (réalisateur, scénariste, romancier). Au final, plus de trois-cents artistes qui ont été boycottés par les studios (réalisateurs, acteurs et particulièrement scénaristes). Si certains décident de quitter les États-Unis (Charlie Chaplin le premier), d'autres travailleront sous un pseudonyme. En 1949, lorsque les juges libéraux de la Cour suprême sont éliminés les uns après les autres, les membres du "Hollywood Ten" se dirigent vers la prison.

La folie des États-Unis, qui perdent continuellement des libéraux. Ciblé par la chasse aux rouges, Dalton Trumbo combat de front le contrôle du pouvoir. Il lutte frontalement contre les commandes du pouvoir et son nouveau film, Spartacus, sort enfin. Le nouveau président, John F. Kennedy, fait l'éloge du film, qui connaît un grand succès. Puis, quelqu'un qui s'est mis à dos les Kennedy assassine J.F. Kennedy. Lorsque son allié Edward Lewis lui demande d'écrire un scénario sur l'affaire, Trumbo commence à examiner les documents à la loupe. Il découvre une profonde obscurité en Amérique. Dans ce dernier volume, J.F. Kennedy, Martin Luther King et Robert Kennedy ont été assassinés et les États-Unis sont plongés dans le bourbier de la guerre du Viêt Nam. Dalton Trumbo écrit le scénario de "Complot à Dallas", sur l'assassinat de Kennedy, et commence à envisager une adaptation cinématographique de son roman "Johnny s'en va-t-en guerre". La "chasse aux rouges" à Hollywood est terminée, mais pas mal de gens dans le pays continuent à détester l'image de "l'ennemi" que le maccarthysme a créée. Bien que ce soit le point de vue de Trumbo, l'évaluation de J.F. Kennedy est sans doute trop indulgente et il est injuste qu'il souligne la mauvaise appréciation de la guerre du Vietnam par le président Johnson mais ne mentionne pas le mouvement des droits civiques. Bien que nous ne puissions pas soutenir certains de ces détails, il ne fait aucun doute que le manga était une excellente représentation des choses laides que l'Amérique d'après-guerre a faites, basée sur des faits historiques et avec une certaine dose de fiction. Trumbo est mort en 1976, mais un biopic a été réalisé à Hollywood en 2015. Il était un cinéaste extrêmement accompli, si l'on considère qu'à travers son œuvre et sa vie, il continue de transmettre des messages importants à pas mal de gens aujourd'hui. Le contraste entre le sujet et le film La planète des singes est brillant. De même, "Johnny s'en va-t-en guerre", que le protagoniste a écrit et réalisé lui-même, fait écho à la partie fictionnelle du film. Cette maîtrise thématique fait que le film, malgré sa conclusion apparemment grandiose, laisse une amertume considérable derrière lui. C'est cette amertume qui nous rappelle que nous sommes, nous aussi, des êtres mortels confrontés aux réalités de ce monde.