Après avoir péri lors du naufrage de son bateau, le héros se retrouve dépourvu de la ligne post-mortem qui décidera de sa destination finale après sa mort. Le passeur n'a pas réussi à indiquer à lui indiquer le chemin et le héros se retrouve dans les Antres, sorte de lieu de passage, à la croisée de la vie et de la mort. Mais sans passé, parce que sa mémoire part en capilotade; sans poids, parce qu'il n'est plus qu'une âme errante; sans futur, parce que l'avenir part en cacahuète. Mais les Antres ne sont heureusement pas une terre sans présence, il y a même des habitants ...

De dialogues drôles et incongrus en rencontres ubuesques et improbables (on y croise notamment un Napoléon à l'appétit victorieux, un Johnny qui a troqué la guitare électrique pour le scooter électrique), on suit le périple de ce jeune garçon, léger comme une plume, que seul l'accomplissement d'une étrange prophétie pourra ramener dans le monde des vivants. "Les Antres", c'est un conte poétique et loufoque, un mélange de Saint-Exupéry et de Boris Vian, se nourrissant de plein d'éléments connus mais créant pourtant un univers unique, porté par les illustrations douces, au crayon et pinceau, d'Eric Puybaret. Cela nous a fait l'impression de lire une histoire de chevalier et de princesse mais sans cheval ni armure pour le premier et sans couronne et donjon pour la seconde.