Phantasmagoria
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 18 Juillet 2025
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario : El Torres
Dessin : Joe Bocardo

Dans le Londres victorien, une loge occulte a libéré une entité dans notre monde, un Intrus venu de l'Autre Côté. La créature possède les humains, les forçant à créer un artefact magique : la Lentille Fantôme. Mais deux sorciers se lancent dans sa quête, deux ennemis engagés dans une querelle éternelle : le professeur Hawke et Edwin Drodd.

L'œuvre d'horreur d'El Torres a quelque chose de remarquable par-dessus tout. On pourrait simplement dire qu'elle est excellente et qu'elle constitue aujourd'hui peut-être l'entrée la plus ambitieuse du genre, tant en termes de quantité que de qualité, que l'on puisse trouver dans la bande dessinée moderne, et certainement pas limitée au média espagnol, toujours limité sur le plan éditorial. Mais une autre caractéristique notable chez l'auteur est la variété. De l'horreur, oui, toujours, et de la bonne horreur, mais qui franchit ses limites avec une facilité déconcertante. Dans Phantasmagoria, nous partons d'un hommage initial à Hammer Films, la légendaire société de production qui, dans les années 1950, s'est lancée dans la production de masse du genre, lui conférant une place d'honneur dans le cinéma d'horreur. Mais cela finit par devenir quelque chose de bien plus vaste, un film dont on peut imaginer le héros, Peter Cushing, tel qu'on le connaît dans les films d'antan (jamais démodés), mais qui explore en même temps toutes les marges de l'horreur moderne et de la dark fantasy la plus spectaculaire. Ainsi, El Torres, grâce à l'art prodigieux de Joe Bocardo, crée une autre de ces bandes dessinées qui restent gravées dans les mémoires et nous poussent constamment à réfléchir à laquelle de ses œuvres est la plus terrifiante. Celle-ci a fait couler beaucoup d'encre, mais qui peut répondre à cette question ? Bien sûr, nous n'allons pas le faire. Il serait facile de le qualifier de meilleur ouvrage d'El Torres. Et c'est peut-être le cas à certains égards, mais nous laissons le lecteur en juger. Ce qui est clair, c'est que l'auteur est toujours au sommet de sa forme, là où il sait révéler le meilleur de lui-même. Avec un plan classique jusqu'au bout, et c'est un autre éloge, Phantasmagoria est bien une histoire de fantômes se déroulant dans un Londres victorien où Sherlock Holmes pouvait se déplacer et où Jack l'Éventreur pouvait apparaître. Mais il s'agit d'un Londres différent, celui du crime violent, certes, mais surtout, celui de la dark fantasy. La première séquence de la bande dessinée est, en ce sens, une introduction impeccable, nous présentant un enquêteur occulte au charisme immense. Classique, certes, comme nous l'avons dit. Nous en resterons là pour le synopsis, car il vaut vraiment la peine de découvrir les secrets de l'œuvre tels qu'El Torres les présente. Oui, nous dirons que la clé réside dans le genre, mais aussi dans les personnages, un groupe de protagonistes décrits avec soin mais dont nous savons juste assez, qui plonge dans une délicieuse rivalité entre les deux personnages principaux, dont nous ne découvrons que ce dont nous avons besoin et dont nous pourrions à tout moment lire une histoire complémentaire sur leur passé, comme nous le faisons dans ces mêmes pages. El Torres, comme nous l'avons toujours dit, possède également l'immense mérite de choisir ses artistes avec un soin quasi obsessionnel, trouvant toujours le dessinateur idéal pour développer chacune de ses histoires d'horreur. Et Joe Bocardo entre pleinement dans l'Olympe de ses illustrateurs. On peut affirmer sans se tromper qu'il s'agit d'une œuvre superbe, remarquable à tous points de vue, qui maîtrise assurément les codes de l'horreur, agressant le lecteur dès les scènes les plus inattendues, mais qui maîtrise aussi brillamment la mise en scène et le portrait de ses personnages. Le noir et blanc qu'il utilise est la cerise sur le gâteau. Hammer s'est véritablement fait un nom grâce à la couleur, mais peu importe ; le ton que Bocardo donne à ses dessins est époustouflant. Et cela est vrai pour les personnages, magistralement conçus pour s'intégrer à une même histoire malgré leur immense diversité, mais surtout avec la magie noire et la dark fantasy qui imprègnent ses pages, une brutalité comme on en a rarement vu dans l'œuvre d'El Torres.

VERDICT

-

Phantasmagoria est le reflet parfait des attentes suscitées. On aurait dit une grosse BD d'horreur, mais elle s'est avérée gigantesque, un festival d'horreur victorien exceptionnel par son histoire et ses visuels. C'est un plaisir d'avoir peur.

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