Corto Maltese - La Reine de Babylone
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 18 Octobre 2023
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario : Martin Quenehen
Dessin : Bastien Vivés
d'après l'oeuvre d'Hugo Pratt

Corto et son amie Samira s'adonnent à la piraterie dans la tourmente qui suit la guerre civile yougoslave dans les Balkans. Avec quelques complices, ils veulent voler des trafiquants d'armes internationaux. Mais cela mène à une tragédie qui mettra la vie de Corto en danger, et pas seulement une fois.

Après Corto Maltese : Océan noir, Corto Maltese : La Reine de Babylone est le deuxième volume hommage au héros légendaire de l'auteur Quenehen et du dessinateur Vives. Le volume actuel ne doit pas être considéré comme une suite directe, mais comme un récit indépendant. Seul un personnage de la première partie apparaît une fois pour quelques planches. Dans cette mesure, les deux hommages se situent déjà au même niveau que les œuvres de Pratt, car les différents volumes de Corto Maltese n'étaient que vaguement liés, certains personnages réapparaissant régulièrement. Comme Raspoutine, par exemple. Il en va de même ici. Dans la deuxième moitié, une femme apparaît également dans une petite scène surréaliste connue dans les œuvres de Pratt. Au lieu de cela, la Reine de Babylone peut être considérée comme une continuation à un niveau temporel. Quenehen et Vives rendent le héros un peu plus moderne et situent leur histoire dans les années 1990. Le tome possède cependant une dureté étonnante. Les fans d'Hugo Pratt risquent d'être un peu dépaysés au début. Le début est construit comme une histoire typique de chaleur, agrémentée de beaucoup d'action. Corto et son amie veulent braquer un bateau. D'un point de vue moral, ils estiment que cela se justifie par le fait que le butin appartient à des Serbes et que la guerre civile yougoslave n'est pas encore très loin. Le vol menace d'échouer de manière catastrophique, mais malgré tous les obstacles, Corto et ses complices s'échappent, mais comme dans tant d'autres histoires à chaud, les voleurs se retournent les uns contre les autres et l'histoire bascule dans une histoire de vengeance. Mais c'est aussi là que le ton atmosphérique de Pratt prend tout son sens. Car la vengeance tourne au vinaigre. Comme tant d'autres voyages de Corto, elle se perd dans le néant. Ainsi, la vengeance visée n'est en fait que l'occasion de partir en voyage et Corto se laisse porter lorsqu'il se rend compte qu'il ne l'obtiendra pas.

Ainsi, après un début plutôt conventionnel et rectiligne, l'histoire devient de plus en plus surréaliste. Cela se reflète également dans les dessins de Vives. Son style a toujours quelque chose de léger et, malgré toutes les réductions, Vives est passé maître dans l'art d'exprimer les émotions et les mouvements avec le minimum de traits. Au début, le style est encore plus détaillé et comporte de nombreuses nuances de gris. Les niveaux de gris et de noir disparaissent de plus en plus, le trait se réduit, tout perd ses contours et montre à quel point Corto est perdu et n'a pas d'appui. Tout semble scintiller et vers la fin, certains panneaux sont parfois entièrement noirs. Au fond, on peut aussi considérer la fin comme une renaissance. De héros d'action à la mode actuelle, Corto devient vers la fin le personnage mythique de Pratt. Il s'agit donc d'un hommage réussi qui allie la modernité aux caractéristiques originelles. Le style de Vive est non seulement parfaitement adapté à l'histoire, mais il est aussi le successeur de Pratt. Les deux dessinent de manière réduite et ne font souvent que suggérer, mais peuvent aussi, si nécessaire, être détaillés de manière réaliste. Et comme il est d'usage dans la série, des personnages historiques réels sont également intégrés. Certains lecteurs* pourraient être dérangés par le fait que certains éléments de l'intrigue se perdent, notamment en ce qui concerne les habitudes de lecture modernes, mais les fans des histoires originales sont ici servis, mais pourraient à nouveau être étrangers aux éléments modernes. Mais les deux se complètent harmonieusement et forment un bon pont.

VERDICT

-

Tant au niveau du contenu que du dessin, le volume trouve un bon moyen de combiner les habitudes de lecture modernes et les œuvres de Pratt. Les puristes risquent d'être un peu dérangés, mais c'est un hommage très réussi.

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