Alors que l’Angleterre fait office d’irréductible pays résistant férocement contre l’envahisseur allemand et la redoutable hégémonie aérienne de la Luftwaffe. En Écosse, loin de Londres, Kate Kavendish s’entraîne d’arrache-pied pour participer à des opérations commando en territoire ennemi. Mais la direction des services secrets britanniques ne tarde pas à la rappeler dans la capitale pour lui confier une mission d’un tout autre acabit. Le MI6 souhaite l’employer pour mesurer la qualité de la toute fraîche alliance conclue avec l’URSS. Ainsi, à l’occasion de la célébration d’un des premier succès de cette collaboration et de la visite d’une délégation russe, Kate, en sa qualité de pilote, est chargée de jouer les ambassadrices de choc mais surtout de charmes pour nouer des liens avec les dignitaires soviétiques de l’ambassade d’URSS à Londres. Sa hiérarchie ne lui cache pas qu’elle pourrait aller jusqu’à devoir recueillir des ‘confidences sur l’oreiller’ si il le fallait. Une perspective qui ne l’enchante guère, ses origines polonaise et le souvenir du pacte germano-soviétiques lui rappelant les douloureux souvenirs des traitements que Staline avait réservés à son pays. Alors que Kate tente de glaner des renseignements à l’ambassade elle parvient à se rapprocher d’une de ses cibles, mais seulement pour se rendre compte après quelque instants que sa couverture est percée à jour et que les russes savent tout de ses objectifs. Son contact soviétique lui fera des révélation qui feront prendre à sa mission une autre orientation et un caractère bien plus personnel, puisqu’elle apprend que sa sœur Edyta est toujours vivante et qu’elle participe à un complot pour redorer l’image de Staline.

Dans ce deuxième tome, Kate a été recrutée par le Special Operations Executive, le service action des Britanniques pendant la Seconde Guerre Mondiale. Après un entraînement exigeant et écourté, elle reçoit sa première mission : surveiller une délégation soviétique venue remercier le Royaume-Uni pour avoir fourni le concours d’une escadre de chasse. Lors d’une réception à l’ambassade d’Union Soviétique, elle fait une rencontre troublante mais pleine de potentiel stratégique et personnel. La série d’Eric Warnauts se recentre sur l’espionnage même s’il reste quelques scènes de combats aériens impliquant son amant. Il a l’habilité de la croiser avec une série précédente : les temps nouveaux sur Iznéo. Les luttes entre services secrets, y compris alliés, sont bien décrites et un nom tristement célèbre au sein des services britanniques est cité. La dernière planche de Raives en page 66 est très réussie et accentue le cliffhanger de la fin de cet opus. Ce qui distingue Ciels d'orage , c'est la splendeur visuelle et la précision avec lesquelles Warnauts et Raives font revivre la Seconde Guerre mondiale. Les scènes de Spitfires et de bombardiers Lancaster fendant le ciel sont d'un réalisme saisissant. Les auteurs ont minutieusement retranscrit leur premier combat aérien, et la représentation réaliste des avions et des paysages urbains dévastés continue de captiver le regard. Les aquarelles de Guy Raives rehaussent l'atmosphère. Les ciels dramatiques, la campagne anglaise verdoyante et les intérieurs élégants plongent le lecteur au cœur du conflit. Le travail minutieux sur les uniformes, les véhicules et l'architecture donne vie au contexte historique.