Dark Souls accueille une suite encore plus redoutable que son ainée.
Une suite attendue.
Développé par le japonais From Software, la série Dark Souls apparaît quelque peu antinomique à notre époque. A l'heure où le jeu vidéo n'a jamais été aussi accessible, cette saga de jeu d'aventure fait de la résistance, et nous propose un titre à l'ancienne, où la moindre erreur s'avère fatale. Bien qu'elle partage le même univers sombre, l'histoire de Dark Souls II n'est pas connectée à celle de Dark Souls. Votre personnage évolue dans Drangleic, un pays autrefois prospère et qui est à présent tombé en ruines, à la recherche d'un remède pour sa condition, la malédiction des morts-vivants. Pour gagner une contrée plus paradisiaque, et accessoirement sauver son âme, il devra lutter contre les démons, et résoudre un bon paquet d'énigmes. Le personnage est entièrement personnalisable, du plus noble guerrier au plus sinistre assassin. Après avoir choisi votre classe (parmi une dizaine disponibles), toute l'évolution dépendra de vos actions. La liberté d'action est très importante, mais le moindre combat pourrait signifier un "game over" anticipé. Pour ne rien arranger, après être tombé au front, non seulement votre personnage perd les âmes accumulées (qui font office de points d'expérience mais aussi de monnaie d'échange) mais voit également sa jauge de vie altérée. En conclusion, il sera nécessaire de sacrifier l'une des effigies humaines que vous avez obtenues (difficilement c'est évident). Pour venir à bout des ennemis, il faudra véritablement mettre au point une stratégie et sans doute que plusieurs essais seront nécessaires avant d'arriver enfin à faire quelque chose. En outre, on pourrait penser que les énormes boss sont les plus dangereux, mais les apparences sont souvent trompeuses. Signalons toutefois qu'en cas de défaillance régulière dans une même zone, une partie des monstres du lieu en question sera supprimé lors de la prochaine partie (un super guide beaucoup plus hardcore que celui de Nintendo néanmoins).
Le royaume est grand ouvert. Vous pouvez ainsi l'explorer à votre rythme et relever alors de brefs défis comme combattre des bandits, créer des artéfacts magiques ou même convaincre des amis de vous aider. RPG oblige, il faudra veiller à faire fructifier les compétences de son avatar. Pour cela, beaucoup de missions vous attendent et vous retrouverez vite vos marques si vous avez jouez à l'antique King's Field. Le système de combat et de magie a cependant effectué quelques changements depuis la PSOne. On appréciera en tout cas l'exhaustivité des armes et des sorts disponibles. Mais l'exécution des combos devra être maîtrisé, sous peine de subir d'importants dommages, surtout qu'il n'est pas question de courir jusqu'au point de sauvegarde pour regagner des forces. Les feux de camps seront également utiles pour restaurer son équipement ou préparer des potions de santé. Ceux-ci sont cependant moins espacés que dans Dark Souls premier du nom, mais si vous succombez à vos blessures en pleine mission, vous perdez littéralement vos dernières statistiques. Seul espoir de les récupérer, retournez rapidement à l'endroit où votre personnage est tombé. Mais si vous perdez avant de l'avoir atteint, les points d'Âmes cumulés ont définitivement disparu. Les points d'Humanité permettent pour leur part de redevenir humain, mais l'opération n'est que temporaire. Outre quelques bonus, vous pouvez sous cette forme appeler des fantômes à votre aide. La bourgade de Majula rappelle quelque peu le nexus de Demon's Souls. Cet endroit abritera les personnages avec qui il est possible de commercer (en utilisant les âmes une fois n'est pas coutume).
Une réalisation convaincante ?
Dark Souls II se veut impressionnant sur le plan artistique. Le jeu profite d'une richesse rarement rencontrée sur consoles, avec une multitude de détails dans les environnements et des paysages (villes, donjons, forêts) faisant preuve d'une réelle crédibilité. Le level design est un peu moins labyrinthique que dans le premier opus, et la modélisation des personnages est un peu trop épuré face à la concurrence actuelle. Les temps de chargements s'avèreront parfois longuets, et les personnages demeurent assez rigides dans leurs déplacements, sans compter que les bugs de collisions sont toujours présents. Le moteur 3D a également tendance à toussoter et le graphisme est assez inégal. L'intrigue est bercée par des musiques très mélodiques et empreintes de tristesse, et les doublages américains se révèlent de bonne qualité. Si l'intelligence artificielle des personnages est assez crédible, on n'échappera pas à quelques scripts plus surprenants.
L'interface se montre facile à prendre en main, mais le challenge est tellement relevé qu'il risque de frustrer plus d'un joueur. La durée de vie s'avère être juste colossale, comptez environ soixante heures pour terminer la campagne. Libre à vous de foncer et de vous concentrer sur l'intrigue principale ou d'explorer les nombreuses quêtes secondaires. Le jeu est d'ailleurs globalement difficile, et la moindre erreur se paye cash. Progresser intelligemment sera donc requis pour éviter de devoir recommencer encore et encore les mêmes missions. Heureusement, la collecte des âmes perdues permettra de renforcer nombre de compétences et d'acquérir des armes plus puissantes (vous pourrez cette fois équiper quatre anneaux au lieu de deux sur votre personnage). Dark Souls II demeure également jouable à plusieurs en coopération ou bien en PvP. Dans les modes en ligne, vous apercevrez fréquemment les silhouettes des autres joueurs qui sont tombés au combat, ou les conseils qu'ils ont eu le temps de laisser dans le décor.
VERDICT
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Peut être un peu moins surprenant que son prédécesseur, Dark Souls II est un titre très maîtrisé, et plus équilibré, malgré une difficulté paradoxalement en hausse. Les joueurs occasionnels y verront un enfer, tant le titre est redoutable, les nostalgiques - ou les plus téméraires - découvriront un jeu action/RPG exigeant et original dans sa conception, et délivrant une expérience de jeu assez unique. A ne pas mettre entre toutes les mains donc.