Scénario : Hubert Prolongeau et Arnaud Delalande
Dessin : Eduardo Ocaña
Le 14 octobre 1812, Napoléon atteint le but de sa campagne de Russie, voir Moscou partir en flammes. Quel genre de fanatiques préfèrent détruire leur capitale plutôt que de la laisser à l'ennemi ? Plus de cent ans plus tard, Hitler discute avec von Ribbentrop de la stratégie de conquête du Troisième Reich. Ils veulent former une alliance avec l'Union soviétique pour avoir les mains libres et mettre la Grande-Bretagne à genoux. Ce pacte viendra. Staline y voit une occasion de se venger de l'Occident hautain. Le 1er septembre 1939, les chars nazis franchissent la frontière occidentale de la Pologne, ce qui ne correspond pas à un cas de force majeure. Les Russes suivent l'exemple à l'Est. La Pologne était divisée entre les deux agresseurs. Staline en profite pour envahir les trois pays baltes et la Finlande. En peu de temps, les alliés ont envahi presque toute l'Europe. Au Kremlin, Staline reçoit un avertissement. Le Führer est toujours un anticommuniste convaincu. Les nazis oseraient-ils entrer en concurrence directe avec les nouveaux alliés ?
Nous sommes à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Adolf Hitler et Joseph Staline se partagent le gâteau polonais et concluent avec le pacte Molotov-Ribbentrop un traité de non-agression qui influencera sérieusement le cours de l'histoire de l'Europe. Le traité a rapidement pris fin lorsque les Allemands l'ont unilatéralement fait sauter en 1941 et ont lancé, avec l'opération Barbarossa, une grande offensive contre l'ours russe. Au départ, Staline refusa de croire aux rumeurs et les troupes soviétiques non préparées furent donc mises en place bien trop tard. Aidée par le rude hiver russe et le patriotisme du communiste moyen, l'avance de l'armée allemande est finalement stoppée, mais elle coûtera plusieurs centaines de milliers de victimes des deux côtés avant que Hitler ne veuille réaliser que sa guerre sur les deux fronts était une cause perdue. Les scénaristes Arnaud Delalande et Hubert Prolongeau ont clairement appris toute l'histoire et parviennent à présenter ce sujet difficile de manière ordonnée. Ce n'est finalement qu'à la fin qu'il n'a pas été facile de terminer l'album de manière cohérente. En soi, il ne semblait pas nécessaire d'inclure les derniers jours de la vie des deux dictateurs dans l'album, mais cela se serait mieux terminé lors de la légendaire bataille de Stalingrad. Alors qu'au départ, les auteurs prennent suffisamment de temps pour construire calmement le cours de cet épisode historique, tant d'informations sont entassées dans les dix dernières pages que nous pensons même qu'il était justifié d'y consacrer une partie supplémentaire. Le dessinateur de service est Eduardo Ocaña. Cela ne nous donne ni chaud ni froid, mais l'homme dessine des têtes reconnaissables et dépeint l'horreur de la guerre de manière solide.
VERDICT
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Ce Face-à-Face est un rafraîchissement bien construit d'une terrible chronique historique, mais reste un peu difficile à appréhender en tant que bande dessinée tant les textes y sont nombreux.