Le jeune Hyacinthe, comte de Cavallère, a hérité du château familial à la mort de son père et l'a déjà transformé en un précurseur du futur "donjon". Malheureusement, ce donjon est trop souvent attaqué par des aventuriers, des voleurs et des armées entières, et il n'est plus possible de le défendre de manière adéquate avec une équipe jusqu'ici très réduite. C'est pourquoi Hyacinthe se voit contraint de parcourir lui-même le pays à la recherche de mercenaires capables de le défendre. C'est alors qu'il tombe, un peu par hasard, sur deux des personnages que nous connaissons bien de la série principale Donjon-Zenith, et qu'il peut les recruter pour sa cause. Nous ne dévoilerons pas encore les noms de ces personnages. Plus de dix ans se sont déjà écoulés depuis la publication du dernier tome de cette branche secondaire de Donjon. Il s'agit du cinquième volume du cycle "Potron-Minet", après les numéros -99, -98, -97, -84 et -83. Dans ce cycle, le Donjon n'a pas encore atteint son extension définitive, les protagonistes sont encore tout jeunes et ils ne sont pas encore tous réunis. Le rassemblement de l'équipe et le développement du Donjon sont donc également le thème de cette branche secondaire. L'élaboration des six tomes précédents a duré plus de vingt ans, et pour ceux qui ne se souviennent pas de toute l'histoire, voici un bref rappel :

Dans le tome -99, le jeune Hyacinthe est envoyé en formation chez son oncle dans la ville d'Antipolis. Là, il apprend d'une part les plans de son oncle pour réaliser un projet de métro sous la ville, mais se découvre d'autre part un penchant pour aider les impuissants et devient, déguisé, la "chemise de la nuit", une sorte de Zorro. Il sauve la communauté des lutins et l'énorme "Bäumin" et les met en sécurité dans le château familial. Dans le tome suivant, il s'oppose à Jean-Michel, le vicieux remplaçant de son oncle, qui a assassiné le professeur d'Hyacinthe et veut lui faire porter le chapeau, ou plutôt à la "chemise de la nuit". En outre, il tombe de plus en plus amoureux d'Alexandra, une tueuse professionnelle. Dans le tome -97, Hyacinthe se déplace pour libérer, entre autres, une jeune femme de prison. Le tome -84 commence par les funérailles du vieux comte de Cavallère et raconte, entre autres, l'effondrement de la ville d'Antipolis suite à la construction inappropriée du métro. Ce n'est que dans le tome suivant qu'il est raconté comment le vieux comte, lors d'une tournée, rend une nouvelle fois visite à ses anciens compagnons, pour finalement être enlevé par la classe aristocratique en colère d'Antipolis et finalement mourir dans un cachot, parce qu'en tant que membre de la famille, on lui attribue une part de responsabilité dans l'effondrement de la ville. Après qu'Hyacinthe l'a vengé, le tome actuel commence, mais il peut tout à fait être lu de manière indépendante.

Les quatre premiers tomes étaient encore dessinés de manière uniforme par Christophe Blain, avant que Christophe Gaultier et maintenant Stéphane Oiry ne prennent le relais. Ces deux derniers s'efforcent toutefois de se rapprocher du style de Blain, de sorte que l'on ne sera pas trop irrité par la lecture continue. Dans l'ensemble, ces volumes sont dessinés dans un style plus délavé, les personnages sont encore plus déformés que ceux auxquels Lewis Trondheim, le créateur de la série, nous avait habitués. Les couleurs sont également plus sombres et souvent dans les tons bruns. Mais comme chez Trondheim, les perspectives et l'échelle des personnages sont globalement correctes, de sorte qu'après un certain temps d'adaptation, il est tout à fait agréable de feuilleter les pages. Enfin, l'ensemble de la série, après l'extension du cycle principal "Zenit", est conçu comme un produit collectif, car Trondheim seul n'aurait certainement pas été en mesure de dessiner tout cela. Du moins, pas sans renoncer à des séries aussi grandioses que "Ralph Azham" ou "Les nouvelles aventures de M. Lapin" - ce qui, n'aurait absolument pas été une option ! Il faut donc vivre avec les changements de dessinateurs qui en résultent inévitablement. Sur le plan narratif, une nouvelle lacune est comblée dans la préhistoire du Donjon. Tous les protagonistes du Zénith ne sont pas encore réunis, d'autres tomes peuvent donc suivre. Et même entre les numéros -97 et -84, il y a encore suffisamment de place pour développer la difficile relation d'Hyacinthe avec Alexandra - pour les 12 volumes manquants, il est prévu, selon la numérotation interne des pages quelque peu excentrique (qui commence à la page -4599), encore suffisamment de 560 pages ! Il y a encore du pain sur la planche !