Au lendemain de la guerre 14-18, dans une petite ville allemande, Anna (Paula Beer) se rend tous les jours sur la tombe de son fiancé, Frantz, mort sur le front en France. Mais ce jour-là, un jeune Français, Adrien (Pierre Niney), est venu se recueillir sur la tombe de son ami allemand. Cette présence à la suite de la défaite allemande va provoquer des réactions passionnelles dans la ville.

Signé François Ozon, Frantz constitue un beau film romantique (au bon sens du terme), profondément pacifiste et humaniste. Librement inspiré d'une pièce de théâtre de Maurice Rostand (le fils d'Edmond) "L'homme que j'ai tué", ce long métrage avait déjà eu droit à une première version en 1932, dans un film américain  nommé "Broken Lullaby" de Ernst Lubitsch. Il constitue une réflexion intéressante sur les mensonges "pour la bonne cause" et les non-dits. Le long métrage affiche une superbe photographie en noir et blanc et d'excellents acteurs, tout en nuances, et on aura le plaisir d'entendre parler, tour à tour, l'allemand et le français. Il y a évidemment quelques rebondissements un peu gros, assez peu crédibles, notamment l'épilogue (étant donné l'époque, on a du mal à y croire) et l'insertion un peu artificielle de plans en couleurs dans le film, mais au total, on passe deux heures agréables, profondes, souvent émouvantes.