Hogwarts Legacy : L'Héritage de Poudlard
Plate-forme : PlayStation 5 - PC - PlayStation 4 - Xbox One - Nintendo Switch - Xbox Series X
Date de sortie : 10 Février 2023
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Action/Aventure
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

L'Héritage de Poudlard est un RPG d'action-aventure immersif en monde ouvert qui se déroule dans l'univers des livres Harry Potter.

Avant même Harry Potter, Poudlard abritait de redoutables secrets.

Les événements racontés dans L'héritage de Poudlard prennent vie dans les lointaines années 1890, soit cent ans avant l'"ère Potter" cinématographique, et nous emmènent dans un Poudlard qui, hormis l'absence des protagonistes que nous avons tant aimés au fil des ans, semble tout droit sorti de notre époque. La quantité de détails et de nuances, présents dans chaque centimètre carré virtuel, nous fera nous sentir comme chez nous, accomplissant le premier des sorts nécessaires à la réussite d'un jeu : restaurer cette suspension d'incrédulité à laquelle les livres de Rowlings, et les films qui en sont tirés, nous avaient habitués. Dans le rôle d'un étudiant atypique, admis directement en cinquième année de l'école de magie, librement configurable et modifiable grâce à un éditeur de système vraiment satisfaisant, nous nous retrouverons, in media res, face à une suite d'événements qui transformeront notre paisible transfert à Poudlard en un cauchemar éveillé. Nous devrons donc nous battre pour nos vies et gagner chaque mètre qui nous sépare de la plus célèbre académie de magie du royaume, en nous frayant un chemin à travers des dimensions alternatives et des embuscades visant à s'emparer d'un secret en notre possession, dont même nous ne sommes pas encore conscients. Une fois arrivés à Poudlard, nous nous retrouvons en présence du proviseur Black (oui, si ce nom vous rappelle ce cher Sirius, vous n'êtes pas si loin de la vérité...) et nous participons au rituel du tri, grâce auquel nous pouvons choisir (directement ou indirectement) la maison à laquelle nous appartenons. Des points pour Poufsouffle, bien que la maison la plus populaire, après le lancement, semble être celle de Serpentard.

Eleazor Fig, c'est le nom du vieux sorcier qui nous emmènera, par la main, à l'intérieur de Poudlard ; c'est aussi celui grâce auquel nous découvrirons que nous pouvons percevoir (et utiliser) la magie ancienne. Ce n'est rien d'autre qu'une forme ancestrale inconnue de la plupart, mais couverte de tant de mystères que la présence même de notre alter ego virtuel est un motif, pour Ranrok le Gobelin et une série de ses sbires et collaborateurs, de nous attaquer sans interruption. Au fil de l'histoire, nous découvrirons que nous n'étions pas les premiers à être admis directement en cinquième année et que, par le passé, tous ceux qui avaient cette "chance" étaient également capables de percevoir et de maîtriser la magie ancienne, faisant ainsi de notre protagoniste. le dernier maillon d'un mystérieux héritage, l'Hogwarts Legacy, qui donne son titre à la production de Portkey Games. C'est dans ce contexte dynamique et périlleux que s'inscrit cependant notre quotidien à Poudlard, une routine faite de leçons qui nous permettront de découvrir et de maîtriser les arts magiques. Non moins importante sera la gestion des relations avec nos camarades de classe, qui nous guideront à l'intérieur de l'école et grâce auxquels nous pourrons apprendre de nouveaux et indispensables rudiments de magie, tant directement qu'à travers des missions secondaires confiées par nos professeurs.

Un souci du détail qui n'est rien d'autre qu'une manie.

Une bonne vingtaine d'années après le début de la Potter Mania - en fait, la première édition anglaise de "Harry Potter à l'école des sorciers" est sortie en 1997 - nous sommes peut-être confrontés, pour la première fois, à un jeu ayant une valeur "critique". Au cours des cinq années qui se sont écoulées depuis la première apparition du sorcier à lunettes, nous avons en effet assisté à l'apparition de nombreux Tie-ins, parfois réussis, parfois moins, et à une série d'incursions de la franchise dans le monde des LEGO, rien, cependant, dont on se souvienne, pour l'instant, dans l'Olympe du jeu. La principale limite de ces productions, en fait, était leur "limitation" à la couverture de l'arc narratif d'un film/livre spécifique, représentant un contenu, à la sauce fanservice, pour le plus exagéré mais jamais, malheureusement, un véritable point d'arrivée pour le destin "vidéoludique" de la franchise. Avec L'héritage de Poudlard, nous assistons au contraire à l'inverse de ce que nous avons vu avec ses illustres prédécesseurs vidéoludiques : un jeu complètement déconnecté de la dynamique (narrative) cinématographique, ayant pour seule " limite " celle inhérente au décor. On assiste donc à la prolifération d'un tout nouvel arc narratif dans l'univers tant adoré de Poudlard et des lieux adjacents, un melting-pot qui réussit à sublimer, avec soin, docilité et concessions au fanservice le plus débridé mais pas toxique, les bonnes choses qui existent dans l'univers créé par J. K. Rowling, nous offrant, de loin, la meilleure représentation de Poudlard jamais vue dans la sphère vidéoludique.

L'entrée à Poudlard a été l'un des moments les plus étonnants, et cela n'a pas grand-chose à voir avec la fascination pour l'univers en question. Pas la magnificence graphique, ou du moins pas seulement. La reconstruction de l'académie de magie, de chacune de ses sections, de chaque pièce commune des différentes maisons et des donjons est littéralement touchante, en termes de niveau de vraisemblance avec ce que nous avons vu dans les films. La reproduction servile des environnements n'est cependant qu'une des raisons de la fascination que peut exercer l'Héritage de Poudlard : en explorant librement l'environnement du jeu, on se trouve en fait en contact avec un monde sacrément stratifié, plein de secrets et d'activités secondaires, complètement lié au lore potterien que nous connaissons si bien. Il n'est pas rare que l'on découvre, à l'aide du sort Revelio, des secrets cachés dans des images animées ou que l'on doive éclairer, à l'aide de Lumos, des cadres autrement noirs, qui indiqueront un endroit précis où il faudra se rendre pour dévoiler un ou plusieurs éléments mystérieux. Chaque élément graphique et sonore va bien au-delà du fanservice, envers la saga créée par Rowling. Nous pourrons même réaliser le rêve de tous les enfants (non, pas celui d'obtenir la lettre de Poudlard) : survoler le monde des sorciers sur un balai magique. Chansons d'écoute, bruits d'ambiance, chants de Noël chantés par les habitants du manoir de Poudlard, soin maniaque apporté à la recréation graphique de ce que l'on voit dans les films ou lit dans les livres sont à l'ordre du jour dans L'héritage de Poudlard, des détails qui élèvent la barre de l'immersion environnementale, un élément fondamental pour le plaisir d'un produit destiné aux fans comme celui-ci. Depuis Oblivion et Skyrim, nous n'avions pas rencontré un monde aussi dense et stratifié, plein de secrets, d'easter eggs et d'activités contextuelles si riches et pleines de sens dans le jeu, et pas seulement mises là pour allonger le bouillon, à la Ubisoft.

Non seulement la qualité (graphismes) mais aussi la quantité (du gameplay).

Cette considération que l'on vient d'exposer découle du fait que, outre une reproduction de l'univers et de l'atmosphère du monde des sorciers qui est rien moins que parfaite, L'héritage de Poudlard brille également au niveau du gameplay. Pour faire court : outre la fumée, il y a beaucoup, mais vraiment beaucoup, de rôti sur le feu allumé par les gars de Portkey Games. La structure en monde ouvert se prête bien à l'exploration libre de l'univers du jeu, une exploration qui nous permettra de suivre l'intrigue principale, dont nous ne vous dirons pas plus pour ne pas encourir de spoilers, et de nous consacrer à une série d'activités secondaires, complémentaires et jamais inutiles, sans perdre le focus sur la mission initialement choisie. En tant qu'étudiants de cinquième année, nous nous retrouverons donc à suivre un nombre incroyable de cours, afin de rattraper nos camarades de classe, et d'entrer en contact avec des professeurs qui, chacun après une série de tests annexes, nous feront le "cadeau" d'un des trente sorts, qui seront fondamentaux pour notre progression dans le monde du jeu. La connaissance d'un nombre toujours plus grand d'arts magiques nous permettra à la fois de nous consacrer à de longues séances d'exploration et, pour rester en phase avec la tradition potterienne, d'affronter nos adversaires dans une série de duels à distance, qui ne pourront être vaincus qu'après une maîtrise correcte de ceux-ci. Une " programmation " minutieuse du parc de sorts utilisables sera la clé de notre réussite : en effet, en dehors du grand nombre à notre disposition, nous ne pourrons en équiper que quatre à la fois, en plus de la magie d'attaque de base, bien sûr. Il sera donc essentiel d'interpréter les situations ludiques et de se préparer à l'action avant même de s'engager dans une quête donnée.

La progression du jeu sera articulée autour de quatre actes, chacun correspondant à une saison de l'année (à la fois tout-court et universitaire). La progression entre elles dépendra, en fait, de l'accomplissement des quêtes principales liées à chaque saison : nous devrons donc assister à des cours, apprendre des sorts, étudier l'herbologie et apprendre à fabriquer des potions. La participation aux cours et l'érudition dans chacun des arts magiques seront très importantes, car certaines quêtes seront impossibles sans certaines connaissances contextuelles. Dans le calcul de la progression académique, le développement de relations sociales avec ses camarades de classe sera également d'une grande importance : beaucoup d'entre eux deviendront très utiles au cours du playthrough, ouvrant des quêtes qui nous seraient autrement interdites ou devenant de véritables sidekicks lors des combats. Le choix de la maison, hélas, n'affecte pas comme il se doit la gestion de cette " sociabilité académique " : souvent, notre sorcier Poufsouffle s'est retrouvé à collaborer avec le Gryffondor Natsai Onai (Natty pour les intimes) ou même avec Sébastien le Serpentard. Rien de notre choix initial ou de notre alignement ne modifiera le déroulement de la narration, à l'exception de quelques lignes de dialogue ajoutées pour faire du bruit mais qui, en fin de compte, ne nous coûteront rien en termes de limitations ou de préférences pour la collaboration entre les maisons : il sera possible, en fait, d'effectuer des missions de " rapprochement " même avec des frères de Poudlard, bien que de maisons différentes. La composante RPG, bien que présente et développée tout au long du jeu, s'avère assez " timide ", pas intangible mais certainement loin d'être aussi fondamentale qu'elle aurait dû l'être dans un jeu aussi vaste que L'héritage de Poudlard. La base de la progression du jeu de rôle réside dans l'acquisition de talents, qui nous permettront de nous spécialiser dans une ou plusieurs branches, des sorts aux arts sombres. Le tout est complété par l'acquisition de points d'expérience, qui peuvent être utilisés pour progresser en niveau et ainsi affronter des ennemis autrement inaccessibles (en termes de niveau de défi).

Entre l'ombre et la lumière.

En accomplissant des quêtes, en collectant des pages de journal et en gagnant des batailles, nous pourrons facilement monter de niveau, mais malheureusement, à part le chiffre qui indique notre niveau de compétence, il y aura peu de différence d'un niveau à l'autre. La seule différenciation résidera dans l'acquisition de vêtements matériels et magiques, présents en quantité décidément excessive dans l'univers du jeu, entre les coffres à trésors et le butin issu des victoires. Le système de combat sera donc dévalorisé (et déséquilibré en notre faveur) en raison de ce déséquilibre. L'héritage de Poudlard vit, techniquement, avec beaucoup de hauts et quelques bas : le rendu graphique de l'intérieur de Poudlard est admirable et de grand calibre, tant du point de vue du simple décompte polygonal qu'au niveau des textures, qui sont de bonne qualité. On ne peut malheureusement pas en dire autant de l'arrière-pays de l'école de magie, réalisé de manière inégale et avec des textures beaucoup plus délavées et moins définies. La version PlayStation 5 que nous avons testée comporte deux modes, l'un consacré au maintien du framerate et l'autre qui privilégie la fidélité graphique à la fluidité. Dans ce deuxième mode, le frame rate s'est toujours stabilisé à 25-30 fps, assurant que l'expérience de jeu était toujours agréable malgré quelques hésitations de trop.

La gestion de l'éclairage est également variable : bien qu'elle ne dispose pas de fonctions avancées de ray-tracing dans les deux modes graphiques, qui sont présentes sur la version PC, elle est satisfaisante dans les environnements fermés et beaucoup plus évidente dans les environnements ouverts. En voulant être tatillon, on remarque le décalage entre la magnificence des décors de Poudlard et le détail polygonal des protagonistes, certes pas insuffisant mais qui, peut-être, aurait mérité un meilleur soin, sous couvert de photoréalisme. Le compartiment sonore, quant à lui, est absolument inattaquable : tout ce que vous entendrez dans L'héritage de Poudlard vous apportera des tremblements de cœur continus, dans un souvenir constant de tout ce que vous avez vu et entendu au cours de la longue saga cinématographique du sorcier à lunettes. Un aparté, qui n'est pas strictement technique : malheureusement, l'absence de mode multijoueur détonne. Même s'il est géré de manière totalement détachée de la progression linéaire du jeu, il aurait donné encore plus de vigueur à une proposition de jeu qui est de toute façon gigantesque.

VERDICT

-

Hogwarts Legacy est le meilleur jeu sous licence Harry Potter qui soit. Une déclaration d'amour envers le monde inventé par J.K. Rowling, réalisée avec compétence, précision et respect, alliant fanservice et profondeur de jeu. Quelques petites lacunes graphiques, combinées à un aspect jeu de rôle à peine évoqué (et l'absence d'un segment multijoueur) n'enlèvent cependant rien à un produit monumental.

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