Scénario : Philippe Thirault
Dessin : Enea Riboldi
Couleurs : Joëlle Comtois et Enea Riboldi
1916. En pleine Première Guerre Mondiale, les États-majors lancent des grandes offensives terrestres mobilisant des millions d'hommes. Le blocus de ses côtes par les Alliés asphyxie l'Allemagne qui se retrouve privée de ravitaillement. Pourtant, l'Allemagne a décidé de suspendre la guerre sous-marine afin d'éviter que des pays neutres, comme les États-Unis, n'entrent à leur tour dans le conflit. Le calme apparent des eaux du globe est bientôt troublé par la disparition mystérieuse de navire de commerce. Le HMS Avenger, croiseur léger britannique qui tient le blocus naval allié, fait aujourd'hui face à un voilier non répertorié, l'Irma. A son bord, le capitaine Knudsen explique aux anglais que sa route n'est pas tracée et qu'elle fluctue pour éviter les croiseurs allemands (logique) et aussi les croiseurs anglais (les contrôles retardent les livraisons). La route Valparaiso-Nantes est surtout la cible d'un voilier allemand, le Seeadler, commandé par Hugo Von Krüger, qui écume l'Atlantique pour couler les navires marchands et gêner le ravitaillement des Alliés. Néanmoins, le code d'honneur de Von Krüger lui interdit de faire des victimes. Sans le savoir, le HMS Avenger faisait face à ce corsaire allemand qui a réussi à dissimuler son identité pour reprendre sa tête indemne.
Inspiré de la vie du "dernier corsaire" Felix von Luckner, ce diptyque change rapidement d'atmosphère lorsque le Seeker fait face à l'Antonin, un navire français en provenance du Chili qui ramène un chargement important de salpêtre. L'équipage n'a pas l'intention de se laisser faire, à commencer par la belle Pénélope de Luynes qui ne laissera pas insensible Hugo Von Krüger et qui bouleverser la vie de tout l'équipage. Le scénario de Philippe Thirault, ancien historien, s'avère extrêmement documenté et s'intéresse à un pan méconnu de la Grande Guerre. Ce premier tome présente des scènes spectaculaires (abordage, mutinerie, fusillade, etc) mais également un soupçon de romantisme. Le dessin d'Enéa Riboldi se révèle très précis, comme il l'était déjà dans la série Cap Horn. Les bateaux sont incroyablement reproduits, les séquences en mer sont de toutes beautés, alors que le caractère de l'équipage et la vie à bord font preuve d'un grande réalisme.
VERDICT
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L'Aigle des Mers est une belle surprise. Ce récit évolue durant la Première Guerre Mondiale où un simple voilier était chargé de couler les navires marchands afin d'empêcher le ravitaillement des Alliés. Le récit est enlevé et le dessin classique s'avère très efficace.