Sam (James Freedson-Jackson) et Nick (Alex Petty) nous sont présentés comme des frères lors d’un voyage en voiture, mais les choses ne sont certainement pas ce qu’elles paraissent. Presque chaque détail et chaque moment de la première heure du film ont une importance cruciale, qu’il s’agisse d’un gros plan persistant sur le dos de Sam alors qu’il nage, ou de ce que Sam donnant à Nick un sandwich. Au moment où Sam livre un monologue mystérieux au propriétaire du motel où ils séjournent, les spectateurs comprennent que le film se démarque de la plupart des films indépendants du genre qui traitent de la maltraitance envers les enfants et accomplit quelque chose de beaucoup plus sophistiqué mais terriblement sinistre. Sans trop en dévoiler, le film est presque scindé en deux dans sa structure. Il se concentre d'abord sur le roadtrip des frères, puis sur les conséquences et les implications plus profondes de ses événements. Les deux moitiés du film dépendent en grande partie de la chimie entre Freedson-Jackson et Pettyfer, et le pari est payant: ils sont électriques ensemble, le danger et la nature troublante de leur relation se dévoilant lentement à travers leurs scènes ensemble.

Magnifiquement filmé par Todd Banhazl et amplifié par une superbe partition de Brian McOmber , toujours aussi génial , The Strange Ones est avant tout une évocation insaisissable et toujours subtile des émotions laides et compliquées qui se développent entre un couple aussi abîmé et aussi étrange que Sam et Nick. Au fur et à mesure que le film élabore sur la vérité épouvantable qui se cache derrière leur connexion, il ne cherche jamais la solution de facilité; il est beaucoup plus audacieux et courageux que la plupart des films du genre dans la façon dont il l'aborde. Comme pour tous les grands films, il s'agit d'un angle auquel nous n'avions peut-être jamais pensé auparavant et que nous n'oublierons peut-être pas de si tôt.