1440. Gilles de Rais est démuni à la fin de sa vie. Il a gaspillé tout son argent et ses terres et, pour tenter de récupérer un château perdu, il a attaqué un prêtre célébrant une messe à Saint-Étienne-de-la-mer-morte. Perturber une messe était en soi un crime grave au Moyen Âge, mais dans le cas présent, Gilles est entré dans une église armé, ce qui constitue également un crime capital. Ces événements ont conduit à un procès retentissant visant l'ancien compagnon d'armes de Jeanne d'Arc et ses ennemis ont fait en sorte que tous les soupçons de crimes contre De Rais, au nombre de 49, soient mis en évidence dans ce procès. Il s'agissait notamment des soupçons de vol, de commerce avec le diable, de viol et d'infanticides. Le procès s'est terminé de façon fatale pour l'accusé. Ce n'est pas un fait historique que Jhen tente de sauver Gilles dans cet album, peut-être pas physiquement, mais au moins son âme.

La fin de Gilles de Rais dans cet album n'est pas non plus historique. Il n'a pas été brûlé, mais pendu et avant de pouvoir brûler, il a été enlevé de la potence et enterré. Les histoires de Jhen dans lesquelles Gilles de Rais jouent un rôle appartiennent généralement aux meilleures. Mais qui sait, peut-être que les créateurs ont encore de bonnes idées et des albums en réserve pour nous. Le scénario de ce tome dix-sept semble clôturer un cycle, alors que Jhen part à la recherche d'une statuette de la vierge qui pleure, une relique permettant à Gilles de Rais de revenir dans le droit chemin. Le dessin conserve le trait habituel de la série, à savoir une "ligne claire" extrêmement classique, soignée dans les détails, et affichant des personnages très expressifs. Jean Pleyers revient d'ailleurs aux commandes cette fois.