Le nouveau film de George Tillman Jr. (Notorious), basé sur le best-seller éponyme, s'ouvre avec un père afro-américain (Russel Hornsby dans son meilleur rôle) qui explique à ses enfants ce qu'il faut faire quand ils sont arrêtés par la police. Ensemble, ils s'entraînent à mettre la main sur le tableau de bord, de sorte qu'un policier ne devienne pas si nerveux qu'il s'empare de son arme. Notre personnage principal, Starr, a actuellement neuf ans. Adolescente (Amandla Stenberg), Starr se trouve dans une situation aussi précaire. Elle est dans une voiture avec son ami d’enfance Khalil (Algee Smith). Les sirènes de police commencent à faire signe sans cause immédiate. Khalil n'a peut-être pas eu la conversation. "Où est le pistolet?" crie l'officier blanc, tandis que le petit ami de Starr saigne sur le bitume. Il n'y a jamais eu d'arme. On lui tire dessus alors qu'il a une brosse à cheveux à la main. Cette horrible violence policière bouleverse le monde de Starr. Dans les murs de son lycée arrogant, elle ne veut pas être perçue comme cette pauvre fille noire du quartier défavorisé. Mais dans ce quartier, l'ambiance monte et les gens demandent justice. Starr doit surmonter la lutte avec son identité pour trouver sa propre voix dans cette histoire plus vaste sur le racisme, les inégalités et la protestation.

The Hate U Give est destiné aux adolescents et est donc parfois un peu court. Mais il y a une urgence politique et émotionnelle indéniable dans cette histoire. Le racisme structurel qui cause les traumatismes de The Hate U Give n’est pas exagéré. La vie et la mort du fictif Khalil peuvent se fondre parfaitement dans celle de vrais jeunes comme Trayvon Martin, Eric Garner ou Oscar Grant. Avec des références aux graffitis 'I Can't Breathe' et 'Black Owner' sur les trappes des magasins, The Hate U Give apparaît ainsi comme un amalgame de mouvements de protestation antérieurs, de Detroit à Ferguson. Cela se traduit par une expérience de visionnement horrible. Mais peut-être encore plus impressionnant que les moments explosifs sont les scènes dans lesquelles The Hate U Give soulève des formes plus subtiles de racisme. En tant qu'étudiant noir dans un lycée à prédominance blanche, Starr est souvent le destinataire de micro-agressions et de commentaires quotidiens à connotation raciste. Ce film montre tout le spectre du racisme et met ainsi en lumière des problèmes de la population noire que les spectateurs blancs ne réalisent peut-être même pas. Ce qui est impressionnant avec The Hate U Give et le personnage principal Starr, c’est qu’ils refusent toujours de jouer le rôle de victime. Ce film plaide pour la solidarité, la liberté d'expression et des manifestations à l'ancienne. Dans une lutte toujours acharnée contre le racisme, la discrimination et les inégalités structurelles, il en résulte un film pour adolescents avec un message pertinent pour toutes les générations.