1947. Manhattan, New York, est une ville fantôme depuis quatorze ans. Toute l'île a été évacuée après la victoire de King Kong. Le singe l'a pris à l'armée américaine. Depuis lors, personne n'est autorisé dans la zone interdite. L'escadron d'élite The Kong Crew surveille étroitement toute la zone. Mais aujourd'hui tout est différent : les soldats veulent lancer une bombe atomique sur la ville pour enfin détruire ce foutu singe. D'autre part, des activistes de la nature, soutenus par l'épouse du président Truman, travaillent pour faire de la région une réserve pour le célèbre Kong une fois pour toutes. Entre-temps, un hydravion contenant le biologiste Jonas Parker et le journaliste Irvin Stone est entré dans la région. Le Kong Crew est envoyé pour leur sauver la vie.

Il est incompréhensible que The Kong Crew n'ait pas eut davantage de retentissement en France. Certes, la bande dessinée est un anachronisme majeur dans le paysage éditorial actuel. De plus, The Kong Crew est tout ce qui n'est pas à la mode. C'est la BD kitsch par excellence avec de purs héros d'action (les bons et les mauvais), la bimbo et le mal ultime déguisé en singe avec onze tonnes de muscles. Dans le même temps, The Kong Crew maintient un humour divertissant en mettant constamment les choses en perspective. Par exemple, le super-héros a un charismatique ... teckel comme acolyte. Les textes avec le mot clé en gras dans chaque dialogue, comme si nous étions dans des comics américains, sont aussi ironiques à ce sujet. Et peu importe à quel point l'approche est bizarre, l'intrigue a un sens. Le Français Éric Hérenguel, qui a aussi écrit le scénario, est vraiment étonnamment fort ici. Voici Top Gun, Jurassic Park et King Kong dans une superbe ensemble rétro ironique. Les dessins sont également fignolés. Tout porte à croire qu'Hérenguel a mis tout son cœur et son âme dans ce projet. C'est le meilleur Hérenguel de tous les temps !