L'histoire raconte l'arrivée de Charlie Chaplin en Amérique (1912-1913) au cours d'une tournée de music-hall, puis de son invitation à rejoindre un plateau de tournage en Californie. Il ne tient pas encore le haut de l'affiche mais occupera son temps à servir les cafés et fureter dans les coulisses. De cette expérience, naîtra une pointe d'amertume mais surtout son sens de l'observation. Car Charlie comprend qu'il doit sortir du lot et afficher un style singulier :  costume, chapeau, chaussures larges et moustache. Chaplin écrit sa légende. Dès lors, son ascension sera fulgurante et montre aussi l'intelligence du personnage (pas seulement son ambition). Lorsque la presse européenne gronde contre son inaction en période de guerre, Charlie riposte et revendique son patriotisme en invoquant son utilité publique à distraire les troupes. Coup de pub ? coup d'anguille ou coup politique ? En tout cas, Charlie savait soigner son image et s'extraire des situations inextricables. Ce chapitre révèle cependant les failles du personnage : sa mère internée pour folie, ses relations avec la gente féminine, son instinct de survie, son appât au gain... Laurent Seksik et David François n'ont donc pas fini d'explorer la part sombre de la vie tumultueuse de Chaplin. Un premier pas dans un triptyque intimiste et flamboyant.