Août 1900. Emily est recherchée et sa tête est mise à prix. Poursuivant sa fuite en tenue de nonne, elle est Sœur Maria quand elle arrive à Galveston, au Texas. Elle n'est pas là par hasard, elle cherche le révérend Alister Coyle, celui-là même qui dirige l'orphelinat pour jeunes filles de la ville. Sous couvert de cette nouvelle identité, elle est hébergée quelques jours au sein de son institution. Le décès d'une pensionnaire et surtout la tentative de suicide de l'une d'elles ne laissent aucun doute sur le comportement malsain et les sévices commis par le révérend. Il est temps de rendre justice ! Emily s'en chargera et Dieu en sera témoin !

La Vénin est la nouvelle série de Laurent Astier, prévue pour faire cinq tomes. Il faut rappeler qu'en cette année 1900, le Far West américain est encore très sauvage. Outre les règlements de compte, les fuites de malfrats, les relations distendues avec les Indiens, les chasseurs de prime prêts à tout pour toucher leur du, la vie au Texas n'a rien d'un long fleuve tranquille. Il y a beaucoup d'Alexandre Dumas dans ce récit au Far West en plein expansion. (Pensez à un Monte-Cristo féminin). Grâce à de multiples flashbacks, on en apprend enfin davantage sur la mission de Sœur Maria. Ces flashbacks en font une espèce de mystère sur deux époques très agréables et passionnantes. En deux volumes, Laurent Astier a réussi à créer une belle héroïne pour laquelle le lecteur développe énormément d’empathie. Une vrai femme émancipée, bien en avance sur son temps dans un monde où la testostérone masculine, domine. Cette énergie omniprésente se retrouve dans les magnifiques dessins d'Astier. Ainsi, l’originalité du découpage des planche en grid (pleines de petites cases), donne une forme très cinématographique à cette série.