New York, 1995. Après avoir obtenu son diplôme, Joanna (Margaret Qualley) rêve de devenir écrivain. Elle fait ses valises, laisse son petit ami en Californie et déménage dans la Grosse Pomme. Après quelques recherches, elle trouve un emploi de dactylo dans l'une des plus anciennes agences littéraires de la ville, dirigée par la glaciale Margaret (Sigourney Weaver). Le travail de Joanna consiste essentiellement à trier les nombreuses lettres d'admirateurs du client le plus célèbre de l'agence : J.D. Salinger. Joanna n'a lu aucun des livres de Salinger, pas même "L'attrape-cœurs". Pourtant, Joanna commence lentement à développer une fascination pour l'écrivain notoire. En apprenant à connaître son travail pour la première fois, elle commence également à découvrir son propre cœur d'écrivain.

Réalisé par Philippe Falardeau et basé sur le roman autobiographique de Joanna Rakoff, "My Salinger Year" est un drame sur le passage à l'âge adulte avec une touche d'optimisme. C'est un film doux, avec un grand cœur. Le film aborde de nombreux thèmes et sujets, et il le fait toujours avec une touche de rose. D'un côté, cela rend l'expérience visuelle agréable, mais d'un autre côté, cela se manifeste aussi par beaucoup d'irrégularités. Le plus grand atout du film est l'actrice Margaret Qualley, qui a gagné en notoriété ces dernières années grâce à des rôles dans des films tels que " The Nice Guys " (2016) et " Once Upon a Time in Hollywood " (2019). Qualley joue son personnage avec une énergie débordante. Joanna manque un peu d'assurance, mais elle est toujours motivée et charismatique. Qualley parvient parfaitement à incarner l'humour de son personnage, tandis qu'à d'autres moments, elle aborde de manière tout aussi crédible les insécurités de Joanna. L'alchimie entre Qualley et les autres membres du casting est également authentique. Sigourney Weaver, en particulier, dans le rôle de la patronne et du mentor de Joanna, a quelques scènes très réussies avec la jeune actrice. Bien que la relation centrale entre Joanna et Margaret rappelle la dynamique du film Le Diable s'habille en Prada (David Frankel, 2006), le venin de ce film n'est pas présent ici.

Pour les amateurs de littérature et les amoureux de J.D. Salinger, le film est moins réussi. Le monde littéraire des années 1990 et l'écrivain qui a donné son nom au film sont presque secondaires par rapport aux soucis quotidiens de Joanna. Au moment où l'on pense que le film pourrait approfondir ses sujets originaux, l'histoire revient toujours à des sous-intrigues sur l'amour inassouvi et la vie sociale à New York. On comprend aisément pouquoi le film a changé de titre dans la majeure partie des pays européens pour devenir "My New York Year" en Angleterre par exemple. Le réalisateur Philippe Falardeau en fait trop avec "Mon année à New York". Tellement, en fait, que l'ensemble finit par être encombré. La fin du film semble également manquer de coordination, avec un véritable anticlimax. Si le ton reste positif, le spectateur reste quelque peu perplexe. Visuellement, le long métrage s'appuie principalement sur le monde littéraire méticuleusement dessiné du New York des années 90, avec des bureaux en acajou où l'on fume encore et des martinis au déjeuner. Grâce au jeu attachant de Qualley et au rôle tourbillonnant et mordant de Weaver, il est assez facile de s'attarder dans ce monde pendant toute la durée du film, mais il n'y a rien de plus.