Résumé : Franck Sangaré est aux mains des Sax, la famille qui a pris le contrôle de Saint-Elme, et son frère Philippe tarde à répondre aux appels angoissés de madame Dombre. Pendant ce temps, à l'auberge de la Vache Brûlée, Romane Mertens apprend à tirer au pistolet avec Paco tandis que son père passe ses journées à parler seul dans sa chambre... Tout seul, vraiment ?

L’intrigue générale s’opacifie. Malgré son histoire intrigante et son sens aigu du dialogue, ce deuxième album de Saint-Elme laisse de côté les promesses du fantastique survolé dans le précédent tome, pour se concentrer sur l’aspect thriller (très violent) du récit. Il faudra apparemment davantage se pencher sur des motifs écologico-mythologiques (la nature toute puissante, le futur manque d’eau, etc.) pour retrouver un semblant de surnaturel. D’où probablement le titre (et surtout les couleurs) de la série, en référence au feu de Saint-Elme, ce phénomène météorologique naturel, plus ou moins devenu signe de présage avec le temps, notamment chez les marins. Comme le phénomène, annonciateur à l'avance de foudre, Serge Lehman utilise alors ce sous-titre symbolique pour retarder la progression du récit en développant les enjeux (pas encore très évidents) des méchants, en creusant chacun d’entre eux, leur place dans l’organisation et les futurs conflits qui devraient découler de ces frustrations hiérarchiques. L’idée générale de l’ensemble de l’album consiste uniquement à en ralentir la course, afin de se préparer à la suite. Une espèce de teasing géant ou un feu de Saint-Elme sur papier glacé. La puissance envoutante du dessin de Frederik Peeters, associé à des couleurs toujours aussi tranchées et particulières, concourent pleinement à immerger le lecteur en attente, pour le faire patienter encore un peu pour pouvoir comprendre la véritable direction narrative que souhaite prendre Serge Lehman.