Bien que nous ayons affaire à une nouvelle aventure (officielle) des Chevaliers du Zodiaque, ce Saint Seiya - Time Odyssey n'est pas un manga. C'est une bande dessinée française, d'auteurs français (supervisée et approuvée par Masami Kurumada), mais elle a l'âme même de la bande dessinée, bien que déclinée en art japonais. Un ennemi sombre et frustré se dresse devant la Déesse d'Athéna : une fois de plus, une bataille attend Pégase et ses amis. Saint Seiya - Time Odyssey est une série en cinq volumes, tout en couleurs, qui raconte l'affrontement des Chevaliers de Bronze contre le puissant dieu du temps. Tout découle cependant d'une quête que les Saints de Chrono mènent de manière obsessionnelle (et hasardeuse) : ils veulent à tout prix Ikki (le Chevalier de Phoenix), " coupable " d'avoir été ressuscité après le premier affrontement avec Seiya. En effet, cette nouvelle aventure se situe entre la fin des combats contre les Silver Saints et le début de ceux contre les Gold Saints au Sanctuaire : il s'agit donc d'un midquel qui s'inscrit parfaitement dans l'histoire que nous connaissons tous déjà.

Les auteurs prennent pour acquis que les lecteurs de Saint Seiya - Time Odyssey sont des fans historiques de la saga, déjà au courant de nombreuses implications (également future) : il n'est donc pas surprenant de voir que dans les pages du premier volume est fait référence à des événements qui sont encore à venir, mais que Kurumada a évidemment déjà raconté dans la série originale. Cependant, tous les évènements trouvent une explication, sans altérer le récit et sans créer de divergences : le travail des deux auteurs français est certainement dicté par leur amour pour l'œuvre originale. En lisant Saint Seiya - Time Odyssey (le premier volume est consacré à Ikki, se concentrant précisément sur Phoenix), on a l'impression d'être devant une bande dessinée d'anime japonais : comme s'il s'agissait de photos de la série animée, les dessins s'enchaînent de manière sinueuse et explosive, renvoyant toutefois au style de Shingo Araki et Michi Himeno, qui ont donné vie à l'anime bien-aimé. Si l'histoire est plus fidèle à celle du manga, les graphismes et le design sont plutôt inspirés du célèbre dessin animé. Mais cette bande dessinée a aussi tout de l'art français : les grandes planches, pleines de vignettes, seraient presque impossibles à lire dans un format plus classique et donc plus petit.