2038, États-Unis, côte ouest. Mick et Nina forment un couple formidable, mais Mick ne peut pas se passer d'une liaison avec la danseuse Helen. Nina et lui se séparent. Elle devient une créatrice de mode à succès et se marie avec un cadre supérieur. Mick épouse Helen, il y a aussi des enfants. Tout va donc pour le mieux ? En quelque sorte, non. L'asphalte scintillant attire, mais on peut aussi déraper méchamment. Oui, cela peut vite arriver. Surtout quand on conduit des bolides aussi rapides que ceux de Mick. Mais ici, les voitures servent aussi de décor. Elles représentent la société dans laquelle se déroule l'histoire. Nous rencontrons des présidents de pays et de multinationales, des managers et des stars, des designers, des avocats, des professionnels des relations publiques. Certains gèrent des affaires qui rendent l'énergie et l'environnement plus propres. Du moins, c'est ce qu'ils prétendent. Tout le monde n'y croit pas. Des résistances se font jour, ce qui crée une tension au fil des pages.

Mais les lignes principales du récit s'accrochent à deux relations qui atteignent de plus en plus leur limite de résistance en raison du stress au travail et des accidents. Comment gérer cela ? Il ne faut pas s'attendre à trop de profondeur, mais Salaün construit son histoire de manière si habile que l'on a envie de s'y accrocher. On sent son expérience de storyboarder dans la publicité. A cela s'ajoute un graphisme stylé dans une sorte de look néon, coloré de manière cool et découpé en scènes cinématographiques rapides. C'est très beau. La seule chose agaçante, comme souvent dans les bandes dessinées, c'est le bavardage superflu dans les préfaces et les postfaces.