Karneval est un shojo signé Touya Mikanagi, et dont la première parution remonte à 2008 dans le magazine japonais Monthly Comic Zero Sum. Vingt-huit volumes ont vu le jour dans l'archipel nippon, et le rythme français a donc quelque peu ralenti. L'ouvrage met en scène le personnage de Nai, à la recherche de quelqu'un qui a compté pour lui, et qui a laissé comme seul trace un bracelet abandonné. Quant à Gareki, il œuvre comme pickpocket pour se débrouiller au quotidien. Un jour, les deux personnages, qui n'ont à priori aucun point commun, se rencontrent dans un manoir étrange, où ils vont bientôt devenir les criminels les plus recherchés par les agents du renseignement.

Le dernier tome de "Karneval" vient de sortir et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est l'aboutissement d'une bonne série. Dans l'ensemble, elle n'a jamais déçu et constitue une combinaison intéressante d'éléments typiquement masculins et féminins. Et jusqu'à la fin, elle est restée une œuvre au point de rencontre de deux mondes. Une période de changement s'annonce. Lorsque Elika renonce à sa vie, tout cela pour sauver Nai, notre protagoniste est confronté à de grands événements. Car il arrive à la conclusion qu'il doit améliorer ce monde, le changer, mais il ne peut pas le faire. Au moins jusqu'à ce qu'il découvre ce que Keshiki a à dire sur le sujet. Mais quelle sera sa réponse à la question qui lui est posée ? Et que va-t-il advenir de tout ce qu'ils ont vécu jusqu'à présent ? Comme dit plus haut, Karneval est une série à l'intersection de deux mondes manga - masculin et féminin. Et on pourrait même dire qu'il s'agit d'une chose à la croisée des genres destinée aux adolescents comme aux lecteurs résolument plus âgés. Parce qu'il y a de l'action ici qui assure une lecture rapide, mais il y a aussi des moments plus calmes et plus déroutants qui offrent du répit. Et quelque part entre les deux, la douceur et le charme font que l'ensemble est capable de saisir le cœur et d'acheter le lecteur en fait plus que tout autre chose. Bien sur, la série n'était pas toujours similaire d'un volume à l'autre. Parfois, l'action était plus rapide, parfois les moments de calme régnaient en maître, comme si la série voulait alternativement s'adresser aux hommes et aux femmes, mais il y avait une note distincte de chaos qui se glissait dans le contenu à certains moments et elle est toujours présente. Bien que, cette fois, les intrigues soient fermées et l'action plus épique, parfois spectaculaire, et qu'il y ait peu de place pour le désordre des intrigues et des scènes. Et le final lui-même satisfera les fans. A chaque fois qu'un tome paraissait, c'était un plaisir de retrouver cette combinaison d'action et de tendresse, servie sous une forme agréablement aérée. C'est un peu dommage que Karneval soit terminé, mais l'auteure a quand même permis à la série de se développer et de garder un niveau élevé.