Été 1944. Le Troisième Reich est sur le point de tomber. La pression des Alliés à l'ouest et des Soviétiques à l'est s'accentue. Le personnage principal, Martin Mahner, un antinazi convaincu, a échappé à la Gestapo. Il change d'identité et se fait appeler Carl Steiner. À Beelitz, il trouve refuge auprès de sa bien-aimée Hilda. Mais cette cachette est-elle idéale maintenant que Magrit, la sœur de Hilda, emménage avec son mari et son fils en bas âge ? Pendant ce temps, Hitler lance une offensive désespérée dans les Ardennes belges et 40 000 personnes sont tuées dans le bombardement de Dresde.

Le précédent album de cette série sur la guerre date de 2015. Nous avons donc attendu huit ans pour cette suite. La bonne nouvelle, c'est que le haut niveau tant du côté du scénario que du dessin perdure. Le scénariste Philippe Richelle continue d'aborder la guerre d'un point de vue psychologique et sociologique. Pas de batailles exagérées, le sang ne gicle pas sur les pages. Bien au contraire. "Amours fragiles" se concentre sur les gens et sur la façon dont ils vivent la Seconde Guerre mondiale (du côté allemand comme du côté allié). Le dessin sobre et simple caractéristique de Jean-Michel Beuriot reste très agréable à regarder. Les pages sont épurées. Les décors sont soignés. Les trains, les avions, les voitures et les uniformes de l'époque sont représentés avec une grande précision historique. Le fait que d'autres créateurs de bandes dessinées comme Yslaire, Tripp et Tardi soient également des fans de cette série est soigneusement mentionné sur la quatrième de couverture, avec des citations à l'appui. Il s'agit là d'une bonne initiative commerciale. Mais ce qui fera encore plus plaisir, c'est l'annonce du volume 9 !