Nous sommes en décembre 1957 et Nestor a attrapé une mauvaise grippe. Il tousse et éternue, et son entourage n'est pas du tout content. À la pharmacie, il se procure des gouttes et des pilules de la marque Manchol, un produit pharmaceutique bien connu. Mais cela ne suffit pas ! De retour au bureau, sa secrétaire Hélène l'informe qu'une chic dame en manteau de fourrure l'attend, Mme Manchol. Ce n'est pas possible ? Oui, son mari dirige l'usine. Enfin ça s'était avant car elle dit à Nestor qu'elle l'a tué de deux balles. Et après avoir avoué cela, elle se tire une balle dans la tête devant Nestor. Il demande à Hélène d'appeler la police et le commissaire Faroux est là en un instant. Ensemble, ils se rendent au domicile des Manchols pour vérifier que le maître de maison est bien mort. Il l'est, mort comme un clou de porte. L'affaire est close, pensez-vous, mais Nestor veut toujours savoir ce qui l'a poussée à tuer son mari. Il se rend dans le 20e arrondissement, un quartier qu'il n'aime pas fréquenter, à la recherche de personnes qui connaissaient les Manchols. Ils sont nombreux et ont tous une histoire. Sponge en particulier, ancien employé de l'entreprise pharmaceutique, a des histoires à raconter. Mais ce n'est pas tout : il montre aussi à Nestor ce qui n'allait pas chez les Manchols. C'est comme si un cloaque s'ouvrait. Et pendant ce temps, trois Pères Noël tentent de décourager Nestor de poursuivre son enquête. Mais Nestor s'installe dans un hôtel pour rester à proximité. Il veut aller au fond des choses. Et aussi en dessous s'il le faut.

Nestor Burma est l'œuvre la plus connue du romancier Léo Malet. Malet a écrit pas moins de 33 romans mettant en vedette ce détective populaire. En 1982, Jacques Tardi commence à adapter les romans de Malet en bande dessinée. Il n'est pas surprenant que Tardi ait aimé les romans de Nestor Burma car le détective a un côté populaire et semble être un ex-anarchiste. Du rififi à Ménilmontant est un outsider en tous points dans la série policière Nestor Burma basée sur les romans de Léo Malet. Tout d'abord, il apparaît sans numéro et est également dans un format plus petit que les albums précédents avec trois ou quatre images par page. C'est un ouvrage super épais, pas moins de 192 pages. Et c'est la dernière contribution de Jacques Tardi à la série après avoir mis un terme définitif à son autre série populaire Adèle Blanc-Sec en 2023. Le récit est également basé sur une histoire de Malet qu'il n'a jamais terminée, "Les Nouveaux Mystères de Paris". Avec pour intrigue de base, le personnage de Burma, sa secrétaire, un agent et un journaliste dans l'histoire, Tardi s'est déjà mis à l'ouvrage il y a quinze ans pour boucler lui-même l'histoire mais après quatre pages, il s'arrêta. Ce qui suit est une enquête en coulisses sur des laboratoires pharmaceutiques, dans laquelle l'argent et la maltraitance animale jouent un rôle. Les dessins s’intègrent également parfaitement à l’histoire, l'album montre la désolation de la banlieue parisienne à travers l'utilisation de couleurs sombres et le mauvais temps. Les souvenirs ont un coût supplémentaire car ils sont colorés avec beaucoup de rouge. Le dernier album n'est donc pas la partie 16. Et est-ce vraiment le dernier Nestor Burma de Tardi ? Malgré les annonces précédentes, Tardi garde cette décision quelque peu ouverte.