Les Liens du Sang (Chi No Wadachi) est un manga qui a connu dix-sept tomes au Japon aux éditions Shogakukan. Jusqu'à présent, l'histoire dans le manga tourne autour d'une mère (Seiko) et de de son fils (Seiichi). L'intrigue commence par une scène de la vie quotidienne, la mère emmène son enfant en promenade, Seichi rencontre un petit chat blanc et le caresse. Mais le chat est mort ! Vient ensuite la question "Pourquoi les chatons meurent-ils ? " Avec le visage souriant "doux" de la mère. Puis l’histoire se poursuit jusqu'à onze ans plus tard. A désormais 13 ans, Seiiichi mène une vie tranquille avec sa mère et son père. Il joue avec ses amis, convoite une jolie fille de la classe et a un cousin (Shigeru) qui vient jouer avec chaque week-end. C'était comme ça jusqu'à ce que Seiko pousse Shigeru d'une falaise pendant un pique-nique et que Seiichi commence à paniquer, perdant presque sa capacité à parler pour protéger le secret de la mère. Depuis le début, ce manga a ouvert sa promesse qu'il sera très particulier par l'image d'un chat, à première vue plongé dans un sommeil paisible mais qui est en réalité mort. L'image du chat se répète souvent dans l'histoire, et il faut bien dire qu'elle hante beaucoup le manga. Bien que l'on ignore ce qui s'est réellement passé, à travers cette ouverture, l'auteur semblait donner un avertissement implicite au public : Il faut se méfier des apparences. L'apparence de la famille de Seiichi est lisse et harmonieuse. Cependant, même s'il ne s'agit que d'observer les activités très normales de la mère et de son fils (bavarder, se promener visite, manger en famille, ...), ces séquences procurent toutes un sentiment très étrange. Le sourire de la mère dans chaque chapitre est toujours décrit en détail mais il évoque un sourire narquois.

Que ressent-on quand on voit sa mère mourir jour après jour ? Dans un dernier volume qui n’a pas peur de lever le voile sur l’un des moments les plus intimes et les plus douloureux de la vie humaine, Seiichi va prendre conscience de ce qui se passe. Nous sommes arrivés à l'épilogue de ce manga très spécial, personnellement le plus incisif de sensei Oshimi. Seiichi, ayant décidé de ramener sa mère à la maison, décide de l'assister en tout. L'homme accomplit le devoir d'un bon fils, mais... fait-il vraiment un effort ? Comment envisage-t-il sa relation avec sa mère ? La réponse est suspendue entre rêve et réalité. Une fin de manga cohérente avec la dernière partie de l'histoire pour cette œuvre d'Oshimi qui n'a cessé de surprendre. Jamais nous n'avons  eu envie de faire le partage entre les dessins et l'histoire, car si les premiers sont pour le moins exceptionnels, à tel point qu'il aurait presque pu dessiner le manga sans ballons tant il est doué pour scénariser les événements et dessiner des visages expressifs ou créer des représentations graphiques qui permettent de très bien comprendre les sentiments et les sensations des personnages ; sur l'histoire, il y a quelques réserves. Soyons clairs, pas sur le plan thématique et narratif : La première partie est très bonne et soulève des questions non négligeables, comme la violence psychologique que les enfants peuvent subir de la part de leurs parents (ce qui, dans une société comme celle du Japon, n'est pas si rare, malheureusement). La deuxième partie n'a pas été aussi incisive que la première, peut-être en raison du fait que dans cette histoire également (comme dans Welcome Back Alice), il a transmis son expérience personnelle, mais a subordonné le manga à celle-ci, devenant presque sa séance de psychanalyse. Cela rend le deuxième arc de l'histoire plus faible et un peu plus « confus », parce que nous n'avons pas vraiment compris les choix du protagoniste et la direction qu'il voulait prendre avec eux. Cela dit, malgré ce défaut, le manga reste très bon et meilleur que la plupart des histoires qui existent, et on ne peut que le recommander.