L'ancien enquêteur de l'IRS, Larry Max, a succédé au sénateur Richard Beasley, retrouvé mort à son domicile. Sa réputation de traqueur impitoyable de fonctionnaires corrompus est bien connue et ses ennemis ne tardent pas à tenter de le faire tomber par tous les moyens. Ils vont jusqu'à kidnapper et assassiner sa femme, Diane, ce qui lui donne le signal de se retirer de la vie publique. Malgré cela, il reçoit une invitation du milliardaire technologique Aymerald Argon. Argon n'a que 27 ans, mais il est atteint d'un cancer en phase terminale. Il a sélectionné cinq personnes pour lui proposer un monde meilleur. Le gagnant recevra trente milliards de dollars pour réaliser ses projets. Larry commence à réfléchir à cette offre, d'autant plus que les autres candidats ne se comportent pas de manière irréprochable. Ne devrait-il pas agir ainsi pour ne pas être identifié à ces personnes ? Ou devrait-il agir ainsi pour que l'argent soit bien dépensé ? Il enquête, des gens meurent et il est intimidé par ses camarades. Mais surtout, il découvre qu'Argon ne doit pas sa fortune à un algorithme qu'il a lui-même inventé, mais qu'il l'a volée à un orphelin australien souffrant de troubles psychologiques. Il décide donc de se présenter à la réunion décisive pour affronter le milliardaire corrompu et ses adversaires criminels. Mais ne joue-t-il pas un jeu très risqué ?

Ce vingt-cinquième album reste dans les traces du précédent. Desberg a toujours su bien ancrer ses histoires dans l'actualité faisant de Larry Max un personnage de plus en plus réaliste. C'est encore le cas avec ce "Trente milliards de Dollars" qui se révèle bien passionnant. Depuis que Larry Max est devenu sénateur, Desberg joue de plus en plus avec des thèmes comme le jeu de pouvoir et les magouilles politiques mais attache aussi autant d'importance aux répercussions du pouvoir sur la vie familiale. Les histoires sont ingénieusement construites et font de cette série un polar hors du commun, parfaitement adaptée à une époque où la criminalité financière est un sujet récurrent dans l'actualité.. Il y a évidemment aussi une bonne dose d'action, Larry Max n'étant jamais le dernier à se salir les mains. Le dessin de Vrancken a un peu changé durant les derniers albums laissant les crayonnages au talentueux Reculé et Jacomelli, cette fois c'est Duarte qui reprend le flambeau. Cela donne des illustrations encore plus précises dans les décors. Par contre, les traits des personnages sont moins définis.