Georges Benoît-Jean, dessinateur de BD de son état, est à cours d'inspiration. Invité à participer à une expédition danoise au Nord-Est du Groenland, l'auteur embarque pour trois semaines à bord de la goélette Aurora, et va devoir s'adapter aux situations les plus rocambolesques. La "croisière" comporte en effet son lot de scientifiques un peu zélé, et surtout un artiste allemand contemporain (un certain Ulrich Kloster) plutôt loufoque mais il s'agit du principal pourvoyeur de l'expédition. L'artiste souhaite installer sur un iceberg la réplique d'un derrick du type de ceux utilisés pour les premiers forages pétroliers. Cette séquence sera filmée et se présente comme une charge violente contre les lobbies pétroliers qui espèrent exploiter le Groenland. Forcément, rien ne se passe comme prévu, d'autant que l'écrivain voyageur Jorn Freuchen, pilier de cette aventure, n'en est pas à son premier coup d'essai et qu'il a invité Georges pour une toute autre raison.

Difficile de ne pas évoquer Hergé lors de la lecture de Groenland Vertigo. Le style graphique, très maîtrisé, lui ressemble beaucoup, et le côté décalé de l'intrigue n'a rien à envier à certains épisodes de Tintin. On appréciera également la double histoire dans laquelle va tremper un héros qui s'ignore. Beaucoup de dialogues sont en danois et en allemand, histoire d'apporter un brin de réalisme à l'ensemble, malheureusement ce premier tirage de l'album comporte beaucoup d'erreurs de traduction et une feuille séparée présente un erratum en fin d'ouvrage. Notez que cette BD est inspirée de faits réels évoquant Jørn RIEL, ses racontars du Nord arctique, ses histoires drôles, absurdes parfois, mais super sympathiques et son humour déjanté.