New York, 1959. Tabatha se réveille dans un corps qui n’est pas vraiment le sien. Ou plutôt… dans le sien, mais habité par un esprit venu de 2025. La voilà coincée dans une époque qu’elle ne comprend pas tout à fait : sexisme ordinaire, guerre froide en arrière-plan, voisins mystérieux… et une menace nucléaire qui gronde dans les coulisses.  Entre deux quêtes d’emploi, des colocataires fantasques et une bombe atomique qui plane, Tabatha doit apprendre à marcher sur ce fil tendu entre deux temps.

Avec Green Witch Village, Lewis Trondheim et Franck Biancarelli signent une BD à la croisée des genres. Une comédie de mœurs où l’on rit des décalages culturels. Un thriller d’espionnage où rôdent des fantômes nazis et des conspirations. Un conte fantastique où le voyage temporel devient autant un fardeau qu’une révélation. Ce mélange de satire sociale qui met en avant les avantages et les défauts de chaque époque avec une intrigue à base d'espions russes et de nazis sur le retour. Les personnages sont tous bien campés et tous émouvants à leur manière. C’est vif, étrange, palpitant. Un mélange audacieux comme un cocktail servi trop fort dans un bar enfumé. Le dessin de Biancarelli, ample et expressif, restitue un New York vibrant : façades d’immeubles, fumée des diners, ruelles pleines d’ombres et de secrets. Les couleurs accompagnent les décalages temporels avec une intensité qui captive l’œil autant que l’esprit. Il nous livre ici des planches magistrales, imitant à la perfection le style des comic strips des années 50. On croirait presque voir du Rip Kirby d'Alex Raymond. C'est un vrai délice pour les yeux. Les bonus de cette édition : Un dossier graphique de six pages où les auteurs expliquent les contraintes qu'ils se sont imposées pour chaque planche de l'album.