Après un cinquième tome très différent, ayant abandonné le format strip pour nous livrer des histoires courtes dans une BD au format conventionnel, Animal Lecteur reprend son ancien format et affiche 92 pages de gags au format vertical. Le patron de BD Boutik, très connu des lecteurs de Spirou, menace de licencier son employé au pire moment de sa vie (sa petite amie est enceinte et Animal a été choisi pour être le parrain). Les clients difficiles alimentent toujours l'essentiel de l'ouvrage, entre ceux qui ne souhaitent pas attendre et se rue sur Amazon pour commander le dernier récit à la mode (même le gérant qui maudit le site de vente en ligne l'utilise aussi beaucoup), ceux qui ne veulent pas commencer une nouvelle série par crainte qu'elle ne soit trop longue (au risque de la condamner avant l'heure), les touristes étrangers qui cherchent une BD mais ne savent absolument pas prononcer le titre (pas facile de se faire comprendre quand le titre étranger ne correspond pas à l'appellation francophone) ou encore les recommandations de plus en plus difficiles à faire face à l'afflux de nouveautés (5000 par an). Comme l'annoncent les auteurs, "Libraire de bande dessinée, c'est pas un métier, c'est une vocation, un sacerdoce !". La série demeure une incroyable observation du monde des libraires ainsi que de la clientèle. Le tout est servi par un dessin très efficace et une relative bonne humeur. C'est parfois cynique mais jamais méchant.