La maison circulaire est un recueil de 14 rêves où l'auteur Rachel Deville n'hésite pas à se mettre en scène, pieds nus et vêtue d'une simple chemise de nuit, pendant que la narratrice commente l'action. Le personnage est présent dans chaque scène, parfois de façon très effacée, d'autres occupant tout l'espace. Parmi les situations abordées, le personnage se retrouve poursuivi par des agresseurs, surpris aux toilettes par un peu trop de monde, seul sur scène sans savoir quoi faire, ou encore en proie avec une porte qui pourrait lui sauver la vie. Il faut savoir que le récit est malgré tout assez anxiogène, et que l'intrigue est assez difficile à suivre, car il n'y a pas de liens entre les épisodes et aucune interprétation métaphysique à tirer de ces rêves. Chaque situation débute et se termine brutalement, laissant au lecteur le soin d'imaginer la suite des événements ou d'y inventer un sens caché.

Le dessin crayonné, noir et blanc, rappelle La favorite, soit un graphisme qui évoque par moment la peinture surréaliste. Les hachures et autres croisillons, tout en conférant une profondeur esthétique à l’ensemble, viennent accentuer le côté sombre et menaçant de ces rêves. A noter que l'auteur continue d'écrire sur ses rêves, et qu'elle en a déjà référencé pas loin de soixante-dix, ce qui peut signifier de nouveaux tomes à l'avenir.