Scénario et dessins : Roger Leloup
Couleurs : Léonardo
Les ruines de l'abbaye de Loch Castle sont le théâtre de faits troublants : Des moines cherchent un aigle satanique dans les décombres ! Selon les Vinéens, l'aigle servait à surveiller les moines avec lesquelles ils avaient passé un accord au XIIIème siécle. Un robot vinéen a d'ailleurs emprunté un transporteur pour emmener Yoko dans le passé. Mais Yoko voyagera aussi ailleurs avec un second transporteur vinéen. Cependant, avant il lui faudra prendre le translateur temporel pour entrevoir un dragon avec un paradoxe temporel. Puis nous partons dans les entrailles de la Terre où un robot avec un cerveau biologique vit et une reine holographique tenterait bien de prendre le pouvoir.
Depuis un demi-siècle, Roger Leloup, aujourd'hui âgé de 90 ans, dessine ses séries sur l'électronicienne Yoko Tsuno, qui bien sûr n'a pas vieilli dans les histoires, ni son entourage. Les histoires semblent hors du temps. Il n'y a aucun signe d'évolution moderne dans la série. L'artiste reste fidèle à ses idéaux, même si certaines choses semblent un peu démodées, notamment le choix des sujets ou le contexte du contenu. Comme toujours, les dessins sont très nets, seuls les visages commencent à montrer des faiblesses ; ils semblent parfois beaucoup plus au pochoir qu'avant et sont parfois tordus. Et l'intrigue ne propose pas de développements épiques mais plutôt des décisions personnelles. Ce qui se passe sur Vinea ou sur Terre n'a plus d'importance ; les événements se concentrent entièrement sur le petit cosmos de l'héroïne et sur les aventures tranquilles qui en découlent, plus humaines que pleines d'action. Les aménagements restent adaptés aux jeunes et inoffensifs, bien que peu tendus. Roge Leloup avait confié dans une interview qu'il considérait Yoko en quelque sorte comme sa fille. C'est sans doute pour cette raison qu'elle restera éternellement célibataire malgré les regards inquiets mais au demeurant pleins de tendresse que Vic lui lance parfois. Cette fois, Yoko Tsuno devra affronter beaucoup de choses dans cette aventure qui débute en Écosse. Il y a du rythme et on s'y perd un peu entre les fantômes de la vieille abbaye, le mystère de l'aigle et le passage des Vinéens sans oublier Monya et sa machine à remonter le temps. Leloup nous fait en un album un résumé de quasiment tous les.personnages et situations rencontrés au cours de la saga. Pourtant en refermant l'album, d'autant plus que de nombreuses questions ne sont pas résolues, on se prend à se demander quand sortira le prochain Yoko Tsuno, surtout qu'on nous suggère qu'une suite genre "le secret du dragon" pourrait bien suivre. Cette aventure est toutefois destinée essentiellement aux aficionados de Yoko tant les rappels aux tomes précédents sont monnaie courante dans le déroulement de l’histoire. Et si vous n'avez pas lu les quatre albums précédents, vous n'aurez aucune des références et serez bien embêtés.
VERDICT
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Ce volume de Yoko Tsuno montre clairement l'âge de l'artiste, car l'histoire semble un peu hors du temps et, comme beaucoup d'autres albums de la série, est adaptée aux enfants et humaine. Cela réduit un peu la tension, mais cela a définitivement un charme rétro.