Alexandre Marius Jacob, 26 ans, comparait le 8 mars 1905 au palais de Justice d'Amiens. Né à Marseille, l'accusé a été marin dans sa jeunesse, bien qu'il fut déjà passé au tribunal pour désertion à seulement 13 ans. Deux ans plus tôt, après avoir obtenu son certificat d'études, Alexandre abandonne l'école pour entrer au petit séminaire. Et puis il s'ennuyait, alors il a commencé à lire Jules Verne et à traîner sur les docks, rêvant d'aventures exotiques. Nous sommes en 1890, c'est là qu'il rencontre André Martinaud, un capitaine d'armement. Son voyage à travers le monde ne sera pas une sinécure, l'adolescent se heurtant à la dureté du monde colonial et aux injustices de la société de la Belle Époque. Petit à petit, le jeune homme va donc choisir la carrière criminelle, et deviendra l'un des plus célèbres cambrioleurs de l'hexagone. Avec son gang, il a mis au point des opérations audacieuses, laissant à ses victimes sa carte avec un mot humoristique et distribuant ses énormes butins aux nécessiteux. La légende veut que Alexandre Jacob est servi de modèle pour la création d'Arsène Lupin, ce que Maurice Leblanc a toujours démenti. Il sera bientôt arrêté et condamné au bagne à Cayenne. Il poursuivra son combat contre l'injustice pendant ses dix ans de détention. Son retour en France se fera dans la plus grande discrétion, retiré dans l’Indre ou il traversera la Seconde Guerre mondiale sans encombre, avant de décider lui même de sa sorti.

Alexandre Jacob est un personnage charismatique et fidèle à ses principes. C'est l'histoire d'un homme qui n'a œuvré, toute sa vie, que pour les autres, un Robin des Bois des temps modernes ou un gentleman cambrioleur avant l'heure. Le scénariste Matz nous présente une biographie fidèle du personnage, de sa naissance à sa disparition en 1950. Le dessin de Chemineau présent un trait réaliste et joliment coloré à l'aquarelle. Le personnage est fascinant, et son destin remarquable.