Une production old school indéniable.

Développé par Slipgate Studios (autrefois Interceptor Entertainment), Rad Rodgers est un jeu d'action/plates-formes tournant sur l'Unreal Engine 4 et mettant en scène le jeune Ricardo Rodriguez (dit Rad), un garçon qui joue peut être un peu trop aux jeux vidéo. Un matin, Rad se réveille et trouve son ancien console allumée. Un vortex apparaît et Rad est aspirée dans son téléviseur où il devient le star dans sa propre aventure de jeu vidéo. Dusty, la console de Rad, est maintenant devenue une entité consciente (et doublée par Jon St. John alias Duke Nukem). Ce duo atypique va devoir faire équipe afin d'espérer retourner dans leur réalité. L'action débute dans le First World, une jungle en décomposition comprenant une dizaine de niveaux dangereux et redoutable. Il est heureusement possible de sélectionner son niveau de difficulté (le personnage change d'expression en fonction du mode, ce qui n'est pas sans rappeler Wolfenstein 3D), tandis que le degré de censure est également personnalisable (à commencer par biper les mots grossier ou mettre du sang vert).

Manette en main, Rad Rodgers évoque plutôt un Probotector (alias Contra) qu'un Super Mario. Dusty peut équiper Rad avec une variété d'armes radicales (Le Bolt Blaster possède des munitions illimitées, le Phoenix Cannon tire un oiseau ardent qui enflamme les ennemis pendant son vol, etc) et Rad devra trouver quatre morceaux d'une relique pour ouvrir la fin du niveau traversée. Dusty peut entrer dans le Pixelverse, une région électrifiée où il est possible de réparer les pannes du monde du jeu en cours d'exécution, ce qui permettra dans la plupart des cas de continuer son parcours, mais aussi de retrouver des secrets (notamment des objets de collection). L'ennuyeux, c'est que les ennemis y ressuscitent sans cesse.

Une réalisation à la hauteur ?

Sur le plan technique, Rad Rodgers se présente comme un jeu en 2,5D. Les niveaux se déroulent essentiellement de profil mais les personnages et les environnements sont en 3D. Derrière un graphisme coloré se cache pourtant une ambiance fort sombre (d'où la classification 16 ans et plus). Les stages sont amusants, mais leur design laisse à désirer lorsqu'on veut les terminer à 100%. Les zones secrètes sont notamment très difficiles à percevoir dans certains niveaux puisqu'elles se fondent aux arrière-plans. La prise en main ne pose aucune difficulté et on maîtrise rapidement les compétences du personnage. Cependant, Rad Rodgers se veut "old school" dans la manière d'aborder certains problèmes, ce qui oblige à passer certains passages au pixel près. Le personnage dispose d'une barre de vie symbolisée par des cœurs, (Dusty a également la sienne qui se recharge lentement au fil du temps) mais il faut savoir qu'encaisser des coups avec Rad fera baisser la santé de Dusty.

La bande son est signée Andrew Hulshult et affiche un style très rétro avec une inspiration musique MIDI et forcément des synthétiseurs. Le jeu n'est pas doublé en français (uniquement en allemand et en anglais) mais les dialogues entre les personnages ne manquent pas d'humour. Dusty émettra beaucoup de commentaires très drôles et cyniques durant votre périple. Le point faible de Rad Rodgers est indéniablement sa durée de vie puisqu'un seul monde a été incorporé, ce qui offre environ quatre heures de jeu au total, un bilan honnête compte tenu du prix de vente proposé. PS4 oblige, il est bien sur possible de jouer sur PS Vita via la fonctionnalité Remote Play, tandis que la PS4 Pro n'est absolument pas prise en compte.