The Crew Motorfest
Plate-forme : PlayStation 5 - PC - PlayStation 4 - Xbox One - Xbox Series X
Date de sortie : 14 Septembre 2023
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Course
Multijoueur :
Oui
Jouable via Internet :
Oui
Test par

Nic007


7.5/10

The Crew Motorfest s'est installé dans l'un des endroits les plus époustouflants de la planète : l'île d'O'ahu, à Hawaï.

100% Arcade ...

Pour les simulations de course, qu'il s'agisse de produits purement arcade ou purement basés sur la simulation, c'est le bon moment. Peu importe que vous abordiez le genre du côté PlayStation ou du côté Xbox/PC : chaque écosystème sera en mesure de proposer des produits d'une qualité incontestable, laissant aux utilisateurs finaux l'embarras du choix. Si toutefois d'un point de vue simulation les deux écosystèmes sont équivalents, avec Gran Turismo 7 pour le produit phare de Sony et la série Forza Motorsport, dont le huitième épisode sortira prochainement, on ne peut pas en dire autant de son homologue arcade. À cet égard, en effet, la saga Forza Horizon représente depuis des années l'apogée du segment, offrant exclusivement aux utilisateurs de PC et Xbox ce qui est, sans aucun doute, le meilleur simulateur de conduite d'arcade disponible sur le marché. Et c'est justement pour remédier à ce "manque" qu'Ubisoft a décidé de créer The Crew Motofest pour toutes les plateformes (nouvelles et anciennes générations). Sommes-nous donc face à une simple tentative d’imitation ou à un jeu fini, doté de sa propre âme ? La vérité se situe souvent entre les deux. S'il y a une chose que Forza Horizon 5 a apprise, c'est que dans les jeux de course en itinérance libre, il est TOUJOURS préférable d'en faire trop. Et c'est précisément en vertu de ce diktat que, depuis près de trois ans, le produit Turn 10, également grâce à un support de pointe, continue de fournir un contenu débordant à l'ensemble de la base de fans, nombreuse et très active.

C'est justement de cet axiome dont The Crew Motorfest veut s’inspirer, en faisant tout savoir dès le segment d’introduction débordant. On pourra dès le départ osciller entre différentes classes de voitures, voire s'appuyer sur des voitures exotiques et légendaires d'époques révolues. Comme Forza Horizon 5, dans The Crew Motorfest, nous nous retrouverons à la fois à rouler à grande vitesse dans les rues urbaines et à régler notre quête de victoire en labourant à travers des prairies, des zones semi-amphibies ou des zones désertiques et enneigées. Et c'est précisément ainsi qu'en plaçant le tout dans le cadre d'un Motor Festival sur l'île hawaïenne d'O'Hau, les gars d'Ivory Tower lancent un défi scintillant à l'équipe Turn 10, en essayant de détrôner le très (à juste titre) acclamé Forza Horizon 5. Malheureusement pour le courageux éditeur de logiciels français, du moins dans ce cas, tout ce qui brille n'est pas de l'or et, malgré une offre de gameplay gargantuesque, les côtés sombres du produit Ubisoft Ivory Tower ressortent, notamment en raison de l'inévitable comparaison avec la production des studios Xbox.

... mais parfois trop monotone.

Il nous semble clair que le manque de contenu ne fait pas partie des problèmes de The Crew Motorfest. Après le segment initial, nous recevrons une voiture standard, grâce à laquelle nous pourrons nous déplacer dans le monde du jeu à la recherche de points chauds de courses thématiques, auxquelles nous pourrons participer avec la voiture en notre possession ou, la plupart des le temps du moins au début de notre voyage, avec des moyens empruntés pour satisfaire les exigences de la playlist de service. Chacune des playlists prend en compte un segment spécifique de l'histoire automobile, plongeant le joueur dans l'histoire de l'époque, le mettant en contact avec les maîtres du design responsables de la création du mythe en question. Le soin (et la passion) pour la reconstruction de ces détails et décors historiques émerge de chaque élément des playlists thématiques, plongeant dans le gameplay avec une plus grande conscience de tout.

Malgré le grand nombre de playlists disponibles, les courses auront cependant un coefficient de variété assez faible, nous amenant à courir du début à la fin sans interruption. Tout cela, s'il n'est pas associé à des niveaux de difficulté moyennement élevés, conduira à l'apparition soudaine d'un ennui dû à la monotonie. Les deux premiers niveaux de difficulté, en effet, maintiendront le niveau du défi assez bas, nous permettant des évasions solitaires aussi bien avec des véhicules standards qu'avec des véhicules partiellement élaborés. Le traitement des véhicules, inspiré de celui vu dans d'autres titres, semble cependant très simpliste, ne nous donnant pas la profondeur vue, par exemple, dans Forza Horizon 5.

Fast and Curious.

Il paraît évident de préciser qu'en plus des courses très classiques dont nous parlions plus haut, il sera possible de s'essayer à des courses d'endurance, capables de nous occuper pas mal de temps ou, véritable innovation, par rapport aux n'importe quel chapitre de Forza Horizon, courses navales ou aériennes, selon les moyens que nous décidons d'utiliser. Oui, car, comme déjà vu dans les chapitres précédents de The Crew, revient la possibilité d'explorer un vaste monde de jeu, très vaste certes, en raccourcissant les itinéraires en "coupant" des raccourcis aquatiques ou en survolant sans vergogne notre atoll tropical puis en se "catapultant" " à proximité du hotspot souhaité. Ce qui, à première vue, pourrait ressembler à un détournement de qualité , visant à donner de la profondeur au système de jeu, n'est rien d'autre qu'une manière (assez légère, en effet) de dissimuler une carte diablement monotone. En fait, malgré l'explorabilité (presque) complète de celui-ci, à la recherche de secrets et de coffres bonus, le niveau "d'immersion" dans le monde du jeu n'est même pas comparable de loin à ce que l'on a vu dans le chef-d'œuvre Turn 10. Il le sera bientôt devenir ennuyeux C'est en effet répétitif de courir d'un côté à l'autre de la carte, pour trouver des hotspots disposés (étrangement) à très grande distance les uns des autres. Les dynamiques exploratoires se désintéressent vite, ne parvenant jamais à éveiller la curiosité envers une île qui, aussi belle et luxuriante soit-elle, peine à nous transmettre son « âme ».

Si l'on ajoute à cela que le seul des trois modes à être dûment affiné est celui relatif à la course sur route, laissant un mauvais goût en bouche pour la création bâclée des sections amphibies et aériennes, on comprend bien à quel point, Malgré l'introduction de ces innovations, elles ne pourraient pas être l'arme fumante nécessaire pour « tirer » la série d'Ubisoft vers un succès indéniable. Soyons clairs, nous ne disons pas ici que The Crew Motorfest est un mauvais jeu ou qu'il peut être vu comme un échec. Le produit créé par Ubisoft Ivory Tower a en effet de nombreuses flèches dans son carquois, parvenant tout de même à nous livrer un jeu de course à la vocation nettement arcade, ludique, complet et bien pensé. Ce qui limite le plaisir de l'expérience de jeu, c'est la nature cross-gen du titre examiné. Tout en comprenant la nécessité pour l'éditeur de logiciels français de s'offrir à un parc de machines transversalement répandu et pratiquement infini, le choix devient un dangereux boomerang qui met à mal les ambitions graphiques (et toute implémentation exclusive dans le gameplay) de The Crew Motorfest. Le test, réalisé sur PS5, nous met en présence d'un produit graphiquement bien réalisé mais, hélas, pas aussi optimisé. Malgré le fait de disposer de deux modes graphiques distincts, l'un pour donner la priorité au framerate, l'autre à la fidélité graphique, aucun des deux ne parvient à nous garantir une expérience de jeu sans baisses évidentes du frame rate. Si cela ne nuit pas (beaucoup d'ailleurs) en mode framerate, ce défaut est très évident en mode "graphique" où, à un secteur esthétique de premier ordre, plein de néons, et de lumières calculées en temps réel, correspond à une fréquence d'images souvent proche de 20 fps. Trop, vraiment trop, même pour un jeu cross gen qui, semble-t-il, n'a pas bénéficié, du moins sur consoles, d'une phase d'optimisation due.

VERDICT

-

The Crew Motorfest fait tout ce qu'il peut pour plaire, mais n'y parvient que partiellement. Une île tropicale luxuriante, combinée à une série de playlists trop similaires les unes aux autres, ne laisse pas sa marque plus qu'elle ne le devrait, nous donnant un produit amusant mais qui transmet un sentiment d'incomplétude. Une optimisation imparfaite, et le caractère cross gen de ce projet, nous offrent un jeu solide et amusant mais, hélas, pas inoubliable.

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