L'été dernier
Plate-forme : DVD
Date de sortie : 06 Février 2024
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
film
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Réalisé par Catherine Breillat.

Présenté au Festival de Cannes 76, dans la section principale de la Compétition, L'été dernier réunit la "scandaleuse" Catherine Breillat en tant que réalisatrice, dix ans après son œuvre précédente, Abus de faiblesse (2013) avec Isabelle Huppert. Au centre de l'histoire, une relation clandestine torride qui conduit une femme mariée à avoir des rencontres furtives avec son beau beau-fils adolescent pendant les fréquentes absences professionnelles du chef de famille. Une situation explosive destinée à dégénérer en un tourbillon de luxure, entre rebondissements et représailles de plus en plus difficiles. Au casting, une splendide Léa Drucker, l'histrionique Olivier Rabourdin, et à nouveau Clotilde Courau et le séduisant jeune interprète Samuel Kircher, dans le rôle clé de Theo, sorte de nouveau Tdazio de Thomas Mann, spécialisé dans l'art de rendre folle de désir la belle-mère insatisfaite. La vie d'Anne, avocate tenace et respectée, comblée par l'adoption de deux jolies petites sœurs, est bouleversée pendant les vacances par l'arrivée du fils aîné de son mari, âgé de 17 ans, dans la résidence familiale au bord du lac. Un garçon réservé et bourru, certes très beau et charmant. Après un épisode déconcertant de vol dans une villa, qui s'avère avoir des connotations inquiétantes, la présence rapprochée de l'adolescent et de sa belle-mère, toujours aussi belle, déclenche une étincelle érotique imprudente entre les deux, qui les amène à avoir leur premier rapport sexuel clandestin, qui sera suivi de beaucoup d'autres. Bien que la femme, loin d'être naïve, comprenne que cette situation malsaine doit cesser, l'attirance les pousse à se rencontrer à plusieurs reprises, jusqu'à ce que le garçon, emmené par son père lors d'une excursion en montagne, lui avoue tout.

Une vérité aussi choquante, difficile à croire et impossible à accepter, ébranle une solidité familiale qui semblait cimentée par des barrières à l'épreuve des tempêtes. Mais à ce moment-là, faut-il croire le fils, fripon et auteur d'actes qui ne sont pas clairs comme de l'eau de roche, ou une cadre qui se défend avec acharnement, se proclamant innocente et faisant valoir toute l'expérience professionnelle en rapport avec la situation ? Catherine Breillat est toujours synonyme de sang chaud et de dérives sexuelles aux effets dévastateurs. Pour son retour très attendu à la réalisation, la célèbre cinéaste aquitaine réadapte, avec la collaboration du scénariste et réalisateur Pascal Bonitzer, le scénario original du drame norvégien Queen of Heats du réalisateur dano-égyptien May-el-Thouky, et plonge, avec la morbidité habituelle qui la caractérise, dans les méandres d'une relation familiale rendue stable jusqu'à récemment par la distance. Le récit est mené dans le respect d'un suspense croissant, rythmé par des rencontres et des complicités qui laissent entrevoir au moins une partie du scandale, dans le contexte d'une sérénité qui semblait assurée et inoxydable. Mais le mérite du film, outre la main experte de la réalisatrice qui sait traduire l'érotisme des corps en puissantes manifestations de désir aux traits incontrôlés, réside aussi dans la distribution pertinente que Breillat a su composer dans l'intrigue perverse, sadique et autodestructrice. Léa Drucker, déjà traditionnellement une interprète qui ne passe pas inaperçue, donne vie et facettes à un personnage de femme de carrière, habitée, qui finit néanmoins par être victime d'un sentiment qu'elle semblait avoir pu abandonner, notamment grâce à une maternité obtenue par l'adoption de jolies petites filles. Elle est idéalement et opportunément contrebalancée par le séduisant jeune Samuel Kircher, sur lequel Breillat pose son regard malicieux et jamais désinvolte, rendant plus compréhensible la position de l'avocat tenace, pris par l'élan d'une passion difficile à tenir à distance.

VERDICT

-

Avec l'été dernier, la réalisatrice Catherine Breillat, toujours attirée par les thèmes scabreux, signe une opérette intrigante où, outre le sexe, le mensonge domine, celui de la femme qui entend nier à tout prix qu'il y ait eu des relations, et le chantage exercé par le garçon Théo.

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