Mai 68, Paris s'agite, le Général cogite. Il cogite même un peu trop pour la Mère qui décide d'embarquer toute la marmaille dans le Beaujolais, le temps que cela se tasse. On n'est pas malheureux dans cette famille, au contraire, mais avec elle, ça file droit. C'est qu'elle a son caractère, la Mère. Indépendante, elle tire sa patte de bois avec détermination, elle fume comme un pompier, elle ne mâche pas ses mots. Elle a ses secrets pourtant. Alors, forcément, Jean Jean, grosse tignasse blonde et bouille de Petit Prince, ça le titille. Il va aller fureter un peu et ce qu'il découvre ne va pas le décevoir... Mais, lui aussi, a des secrets et pas des moindres ! Quand il tombe nez à nez avec un grand gaillard en train de manger du chocolat dans la cuisine, ni une, ni deux, il le planque à la cave. "

Ce garçon" entremêle petite et grande histoire dans un univers réaliste et pourtant incongru, entre personnages hauts en couleur et attachants, faits impactants et petites habitudes du quotidien, gravité du monde des adultes et naïveté de l'enfance. Maby nous invite dans l'intimité de ce microcosme attachant, sans effusion mais à la mécanique familiale bien rodée ; et Valentin Maréchal, avec son trait expressif et ses personnages aux trognes exceptionnelles, parvient à déployer une identité propre, pleine de douceur et d'originalité. Ce sont tous ces contrastes qui font de cet album une lecture atypique et réconfortante.