Résumé : Alex et Julie partagent bien plus que l'Urbex : ils viennent de se découvrir une arrière-grand-mère en commun ! C'est la Villa Pandora, « leur » manoir fantôme, qui le leur a révélé. Et sans doute dissimule-t-elle encore bien des réponses. Mais Pandora est telle une psyché humaine : tortueuse et hantée par son passé. Pour en pousser les portes les plus recluses, ils vont devoir continuer leur œuvre de « psys de l'urbex ». Peut-être, alors, que cet héritage maudit cessera de venir les tourmenter jusque dans leur quotidien, et dans leur chair...

Titre à double détente. Vincent Dugomier continue son exploration de la psyché de ses jeunes héros par une approche directe de son sujet. Finies les fioritures du premier tome. À présent, il explique, explicite tout ce qui doit l’être. L'urbex consiste à visiter des lieux figés, bloqués, coincés dans une temporalité qui n’existe plus. Pourtant, le lieu est toujours dans le présent avec son actif. Cependant, le passage du temps l’érode petit à petit, mettant à nu son passif. Cette exploration, sorte de voyage dans le temps, tente de comprendre ce qui a bien pu se passer entre ces murs pour qu’ils finissent dans cet état. Parfois non sans danger… En parcourant une maison vide qui s’agrandit et se "peuple" à mesure qu’ils l’explorent, les deux jeunes héros découvrent alors qu’ils se confrontent — aussi — à eux-mêmes. Ils partent du postulat qu’en aidant les entités qui s’y trouvent, ils vont découvrir le fond de leur(s) tourment(s), et pourquoi pas de leur esprit occupé par des traumas qui ne leur appartiennent pas. Se pose alors la question de savoir si, réellement, on s’aide soi-même en aidant — d’abord — les autres. Pour les deux êtres en devenir de l’album, la réponse serait plutôt positive : ils progressent personnellement à mesure qu’ils viennent au secours de leurs "frères et sœurs" ectoplasmiques. En comprenant les épreuves par lesquelles ces fantômes sont passés, ils se donnent ainsi les moyens de surmonter leur propre mal-être (social, familial, etc.). Toutefois, au quotidien, ce type de comportement, s’il peut relativiser ses propres douleurs (affectives, physiques, morales, etc.) ne règle jamais rien, tant que la confrontation avec soi-même ne se réalise pas dans l'acceptation.  Clarke maintient le cap graphique du premier album, avec une efficacité bienvenue.