Le monde s'effondre, comme on nous l'avait annoncé. L'humanité a depuis longtemps perdu tout espoir de sauver la planète. Ceux qui en ont les moyens ont fui, laissant à ceux qui n'en ont pas les moyens le soin de gérer les retombées. C'est là que commence notre histoire. Un groupe d'indigènes marginaux a découvert un élément très intéressant dans ce qui était autrefois une belle région d'Amérique. Cette grotte mystérieuse semble avoir la capacité de transporter les gens dans le passé. Désireux de sauver leur pays, leur peuple et le monde, ils élaborent un plan : tuer Christophe Colomb. En quoi le monde serait-il différent si Colomb n’avait jamais découvert l’Amérique ? Le monde serait-il meilleur ? Tad voyage d'un 2112 post-apocalyptique à 1492 pour tenter de mettre le monde sur cette voie. Ceci est raconté dans deux chronologies, 2112 et 1492.

L'écrivain américain Stephen Graham Jones (Un bon indien est un indien mort, Galeux, etc) nous propose cette fois un roman graphique original avec Earthdivers. Ce volume est riche, intense et profondément horrifiant. Stephen Graham Jones a une façon d'écrire l'horreur telle qu'elle s'infiltre lentement dans vos os. Elle ne vous gifle pas au visage. Mais elle s'attarde. Et c'est vrai qu'elle s'attarde. Il faut admettre que nous étions un peu hésitant quant au concept de base de Earthdivers. Non pas que nous avions un problème avec l'idée de chasser Colomb. C'est juste que l'on préfère généralement laisser les personnages historiques réels en dehors de nos aventures de voyage dans le temps. Mais l'expérience en vaut la peine. Cela en vaut vraiment la peine ! Ce livre est tendu. Il est sombre aussi, délicieusement. Avec le recul, nous n'aurions rien changé. En tout cas, nous avons hâte de commencer à lire le deuxième tome ! En ce qui concerne les illustrations, disons qu'elles correspondent parfaitement au ton de l'histoire. Davide Gianfelice et Joana LaFuente nous ont offert des décors et des personnages visuellement époustouflants. Le design général est une réussite, et de nombreux choix plus modestes ont contribué à donner à l'ensemble un aspect cohérent. De même, Steve Wands a contribué à améliorer l'aspect de la série. C'était la perfection.