Cité de Brenhaven. Il y a sept ans, le Nécromant faisait régner la terreur avec son armée de morts-vivants. Les Elfes sont venus de leurs forêts du nord, s’en sont débarrassés, et se sont installés comme nouveaux tyrans, imposant une « paix elfique » (la Pax Elfica) qui opprime la population sur bien des aspects. Du coup, les habitants en viennent à se demander s’ils ne préféraient pas le Nécromant. Certains citoyens résistent, dans l’ombre, en attendant un soulèvement populaire. Mais la plupart veulent seulement éviter les ennuis. Ce n'est pas le cas du jeune Tano, qui a grandi dans l'auberge de son père Klaus où se retrouvaient toutes les espèces du monde. Le soir venu, il devient "La Flèche" et lutte contre les Elfes. Mais un jour il est contaminé par une mystérieuse graine.

En raison de l'approche vis-à-vis de l'univers, il semble indispensable de connaître a minima le jeu de rôle, dont est tirée la BD, pour apprécier au mieux ce titre. En effet, il est un peu  difficile par moment de comprendre tous les fils implicites du monde. Le récit est construit d'une telle façon que l'on devine entre les lignes un propos et un historique complexes mais dont les explications sont chiches. Ce sentiment se renforce avec la dilution de la fonction sujet mise en place au début du récit. Qui surprend, mais rend inutilement confus cet univers. Parlons du scénario, il est classique. Un groupe se forme pour résoudre un problème. Alors qu'une menace plus grande fait son apparition. Simple et efficace. Graphiquement, nous avons beaucoup aimé les propositions de Pietrantonio Bruno. Les cases sont riches en détails et il y a une volonté de mise scène dans les cadrages qui nous a charmé. Notamment la multitude de plans zénithaux. C'est une excellente découverte de ce côté. Quant aux couleurs, les premières pages dans l'auberge jusqu'au départ de Tano sont magnifiques. Par la suite, les tons s'avèrent plus ternes et moins intéressants. Pourtant, les personnages sont attachants, l’univers est chouette, et de ce que nous avons compris, il prolonge assez bien le jeu de rôle pour passer un bon moment de fantasy.