Tout a commencé discrètement, avec des volumes racontant l'histoire d'un grand tournoi dans un pays mystérieux appelé la Vallée des Rois. Bien que tout indique une forte inspiration de la bande dessinée japonaise, les créateurs de LastMan ont rapidement montré qu'ils étaient capables de ne pas se contenter de copier sans réfléchir les schémas asiatiques, et nous ont préparé toute une gamme d'impressions résultant d'une combinaison très habile de tropes pop-culturels. Au cours de l'aventure avec la série en question, l'action, les poursuites, les fusillades et les drames n'ont pas manqué. Par moments, LastMan a ralenti (ou, si vous préférez, s'est essoufflé), mais l'ensemble était suffisamment intéressant pour nous faire attendre avec impatience les prochains volumes, qui sortent trop lentement dans notre pays. Qu'apporte la douzième et dernière couverture, et est-ce un aboutissement digne de ce nom ?

La Vallée des Rois a été complètement détruite par la magie noire d'Howard. Tous ceux qui ont tenté de l'arrêter jusqu'à présent sont tombés ou sont sous son contrôle. Le seul espoir réside dans Richard Aldan - notre protagoniste est enfin arrivé sur les lieux de l'affrontement final. Voilà à peu près les grandes lignes du dernier volume de LastMan, dont la lecture passe très vite. Cela est dû, bien sûr, aux combats sur lesquels les auteurs ont mis le plus d'emphase. Malheureusement, avec cela, ils ont décidé de ne rien expliquer, et les flashbacks sur le passé de Cristo, qui apparaissaient encore dans le onzième volet, ont été complètement ignorés. La bataille finale elle-même n'est pas sans feu d'artifice, mais elle soulève d'autres questions dans l'esprit des lecteurs. Bien entendu, nous ne trouverons pas non plus les réponses à ces questions. À ce stade, on peut se demander s'il s'agit d'un effort créatif de la part des auteurs - ils ont laissé une marge d'interprétation à leur public -, d'un manque d'idées pour la fin, ou d'une simple paresse ? Les motivations d'Howard pour faire le mal semblent justifiées, mais il y a beaucoup de potentiel gaspillé ici. Le tout est couronné par un saut temporel digne d'un manga et une fin heureuse non dénuée d'une note d'amertume. Il y a aussi une sorte de « scène après le générique », qui laisse espérer un avenir possible.