PTSD Radio (Kouishou Radio) est une série en six tomes publiée au Japon aux éditions Kodansha. Cette édition fera trois tomes. Qu'il s'agisse d'offrir une mèche de cheveux en guise de cadeau à un être cher ou de se raser la tête en guise de pénitence, les cheveux sont un symbole puissant dans le monde entier. C'est le fil conducteur qui relie les récits effrayants de cette anthologie d'horreur qui suit les victimes d'Ogushi-sama, un dieu sinistre qui emporte les morts. Apparu dans le Japon moderne depuis un passé oublié, l'être connu sous le nom d'Ogushi hante et torture les humains de toutes sortes. On sait peu de choses sur la malédiction d'Ogushi, si ce n'est qu'elle réside dans un cheveu humain inattendu. Comme Uzumaki de Junji Ito, PTSD Radio prend quelque chose de la vie quotidienne et le tisse dans une série d'histoires de manga effrayantes, cryptiques, tordues, répulsives et séduisantes qui deviennent plus que ce qu'elles semblent au premier abord. Lorsque vous vous penchez sur le lavabo de la salle de bain, vous ne pouvez pas voir ce qu'il y a derrière vous dans le miroir. Une gueule béante avec trop de dents se traîne vers vous dans les escaliers. Skit skit skit. Qu'est-ce qui rampe dans votre bouche pendant que vous dormez ? Ensuite, cela se faufile dans vos oreilles, votre nez, votre cerveau. Apprendre l'origine d'Ogushi-sama peut vous aider à trouver les réponses que vous cherchez. De nouvelles horreurs vous attendent dans PTSD Radio 2.

C'est de la folie pure et distillée, c'est incroyable de voir à quel point les récits changeants continuent de fonctionner et de se construire vers un tout semi-cohésif. La longue section vers la fin sur l'histoire d'Ogushi-sama fait une grande partie du gros du travail pour combler les lacunes, mais le reste se mettait encore en place progressivement tout seul - bien que l'on ne voir pas encore comment les étranges créatures à trois lobes (faute d'un meilleur terme ; vous verrez ce que je veux dire), s'intègrent vraiment dans le thème par ailleurs centré sur les cheveux d'Ogushi-sama. Nous verrons avec le temps. En plus de lire récemment presque toutes les œuvres de Junji Ito, le manga tordu PTSD Radio de Masaaki Nakayama reste incontournable. Ces histoires sont très différentes – de courtes vignettes qui se chevauchent parfois et qui racontent l’histoire de fantômes miniatures dans la campagne japonaise. Des entités fantomatiques, des dieux en colère avec des affaires inachevées et des idoles oubliées au bord de la route contribuent tous aux terreurs hirsutes de fantômes invisibles, la plupart du temps silencieux, d’horreur corporelle et de formes physiques déformées de chair trouée, de dents, d’yeux. Bien que la nature brève de ces pièces en fasse une expérience très différente de la plupart des autres mangas – notamment parce qu’elle rappelle surtout les bandes dessinées américaines dans leur brièveté et leur profondeur au fil des courtes pièces – les histoires et les situations semblent toutes encore chatouiller cette partie du cerveau réservée aux fantômes effrayants de style backrooms. En fait, nous avons vraiment apprécié la brièveté des pièces, car elles ont donné lieu à des lectures courtes qui pouvaient être échantillonnées et goûtées seules, mais qui peuvent aussi être avalées et dévorées en une demi-heure affamée. Elles sont amusantes, et nous avons particulièrement apprécié les parties qui brisent le quatrième mur avec des pièces autobiographiques reflétant les problèmes de santé de l'auteur qui peuvent ou non avoir été transférées à plusieurs assistants artistiques personnels et peuvent même être transférées à travers la page aux lecteurs eux-mêmes. Un peu fragiles mais profondément agréables, ces récits valent le coup d'être lues car la structure narrative, le format court et les motifs d'autodérision de l'auteur constituent un excellent divertissement par rapport au matériel habituel.