Dans un futur assez proche, le monde n'est plus divisé par zones géographiques mais par frontières financières. Les États-Unis sont constitués de fiefs soumis à l'autorité d'une famille. Leurs employés, des citoyens d'un nouveau genre, bénéficient d'avantages évidents (logement, salaire, etc) sur le reste de la population (logement, salaire, etc) qui est considérée comme inutile ! Dans chaque famille, une personne est élue pour subir un entraînement intensif et obtenir le meilleur de ce que l'argent et la technologie peuvent offrir, que l'on désigne sous le nom de Lazarus.  Forever Carlyle est la chef militaire de la milice de la famille, un personnage comprenant de nombreux implants technologiques  et disposant d'un monitoring à distance (!). Au terme d'un combat sans merci, Forever a reçu deux balles en voulant neutraliser une intrusion sur le site de stockage des réserves de graine. Elle ne devra son salut qu'à ses améliorations physiques. Le patriarche de la famille convoque alors tous ses enfants afin d'élaborer la meilleure stratégie possible en guise de représailles. Apparemment, la famille Morray serait à l'origine de l'attaque.

Ce deuxième volume comporte les épisodes 5 à 8, publiés en 2013-2014 chez Image Comics, écrits par Greg Rucka, dessins et encrés par Michael Lark, et mis en couleurs par Santi Arcas. L'intrigue ne reprend pas là où on l'attendait, le déroulement de l'histoire demeure au point mort et le développement des personnages de la famille Carlyle s'avère quelque peu inexistant. En lieu et place, les auteurs nous emmènent à la campagne,  non loin des vastes zones désertiques délimitant le territoire des Carlyle. Les Barret avaient fait le choix de vivre à l'écart de toute corruption, mais les conditions climatiques changeantes ont bouleversé les récoltes, et leur seul espoir réside désormais entre les mains des Carlyle. Une immense colonie de démunies fait ainsi route pour Denver afin de passer un examen qui leur garantira si ce n'est une vie meilleure, un statut social un peu plus décent. Quant à Forever, lors d'une banale tournée d'inspection à Los Angeles, elle démasque une rébellion ... quand tout à coup des souvenirs d'enfance lui reviennent à l'esprit. Une fois encore, Forever s'interrogera sur le bienfondé de ses actions. Le trait graphique est très réussi, et on constate un contraste intéressant entre les crayonnés et l'usage de l'infographie pour déployer les éléments technologiques (notamment les écrans holographiques) dans ce monde post-apocalyptique. Les combats affichent une grande nervosité, et mettent en avant les visages très expressifs des personnages.