Réalisé par Craig Brewer.
Cela fait 30 ans que le prince Akeem de Zamunda (Eddie Murphy) s'est rendu à Brooklyn avec le valet de cour Semmi (Arsenio Hall) pour y retrouver sa femme Lisa (Shari Headley). Maintenant que son père est mourant, le prince Akeem devient le roi Akeem, qui doit s'occuper de sa succession. C'est dommage que son épouse Lisa ne lui ait donné jusqu'à présent "que" trois filles, car l'héritier du trône doit être un homme, comme le veut la tradition de Zamunda. Heureusement, le chaman de la maison et de la cour a une idée via une vision : lors de sa première visite aux Etats-Unis, Akeem a apparemment conçu un enfant à son insu (et sous l'influence de drogues) avec une inconnue et a ainsi propagé ses précieux gènes. Heureusement, Lavelle (Jermaine Fowler), devenu adulte, est de sexe masculin et donc qualifié pour la trône. Akeem se rend donc à Brooklyn avec son entourage pour rencontrer son fils bâtard et l'informer de son bonheur. Lavelle, d'abord incrédule, puis enthousiaste face aux nombreuses possibilités et au luxe liés à son nouveau rôle de prince, se rend avec sa propre famille dans sa nouvelle et future patrie. Mais il se rend vite compte que ses nouveaux droits s'accompagnent aussi de nouvelles obligations et il n'est plus si sûr de vouloir tout cela...
Les cinéphiles s'y sont déjà habitués : chaque film à succès des années 80 ou 90 du dernier millénaire fait l'objet d'un remake, d'une suite - pour autant que les acteurs de l'époque soient encore en âge d'être montrés - ou de toute autre réédition. On appâte ainsi les enfants de ces décennies, et ils sont nombreux à vouloir revoir les héros de leur jeunesse sur le grand (ou le petit) écran. La qualité des nouvelles adaptations n'atteint que très rarement celle des originaux, dans la grande majorité des cas, le bilan oscille quelque part entre "pas mal", "dispensable" et "nul". "Un Prince à New York 2 se situe entre les deux dernières catégories. D'un côté, il est louable que les créateurs autour d'Eddie Murphy aient voulu conserver les caractéristiques et les particularités de la première partie et ne se soient pas contentés de lancer une révision branchée qui se veut compulsivement contemporaine. D'autre part, les idées créatives manquent à tous les coins de rue. On ne sourit que très rarement et le film n'offre rien de plus qu'un gag bourru, dont les moyens financiers manifestement disponibles en masse et les décors exubérants ne parviennent pas non plus à masquer la vacuité du contenu. Même Eddie Murphy, qui était au sommet de sa carrière lors de la sortie du premier volet, peine à convaincre. Tout dans "Un Prince à New York 2" semble en quelque sorte fatigué et rassasié et on a l'impression que même les acteurs n'ont pas vraiment pris plaisir à leur travail. C'est assez décevant. Le fait de jouer sur le piano de la nostalgie et de faire revenir d'anciens personnages légendaires comme le "gang du salon de coiffure" de Brooklyn ou l'animateur Randy Watson n'aide pas non plus, si le film en lui-même manque de l'humour et de la cordialité qui avaient fait l'excellence et le succès (justifié) de la première partie.
VERDICT
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Une (nouvelle) suite superflue : les moyens financiers apparemment généreux ne parviennent pas à masquer le manque d'idées des réalisateurs, qui ne font avec "Un Prince à New York 2" qu'un épisode fatigué et trop pauvre, qui nuit également au souvenir de la première partie réussie.