L'écrivaine Samira (Lupita Nyong'o) est atteinte d'une maladie incurable et vit donc dans un hospice. Elle se laisse convaincre par l'infirmier Reuben (Alex Wolff) de l'accompagner lors d'une excursion de groupe à Manhattan - à condition qu'ils aillent manger une pizza en ville après la visite prévue au théâtre. C'est alors que survient une attaque mondiale d'êtres vivants inconnus, certes aveugles, mais qui entendent d'autant mieux - et qui font la chasse à tout ce qui émet des bruits. La ville de New York, comme le reste de la planète, est bientôt réduite en cendres. En compagnie d'Eric (Joseph Quinn), un étudiant en droit britannique, Samira se déplace à travers la dévastation.

Avec le drame horrifique apocalyptique « A Quiet Place » sur des extraterrestres agressifs et sensibles aux bruits, John Krasinski a réussi, en tant que (co-)scénariste, réalisateur et acteur principal, un remarquable succès de genre qu'il a poursuivi en 2020. Le film original a surtout convaincu par son atmosphère de jeu de chambre, en se concentrant sur le couple Lee et Evelyn Abbott (incarnés par Krasinski et Emily Blunt) et leurs enfants, et en montrant les défis de la famille dans une ferme entourée de champs de maïs. La suite était nettement plus axée sur l'action. Alors que dans « A Quiet Place », l'invasion remontait déjà à 89 jours, le prequel « A Quiet Place : Day One » se consacre désormais au début de l'attaque et choisit New York comme décor. Le réalisateur Michael Sarnoski (« Pig »), qui a coécrit le scénario avec Vanessa Block, crée des moments impressionnants où l'atmosphère tendue est habilement installée - par exemple lorsque les personnages se déplacent, impuissants et désorientés, dans les rues poussiéreuses et complètement dévastées, ou lorsqu'une tentative d'évacuation de la ville détruite est entreprise. Heureusement, l'œuvre se souvient surtout de ce qui faisait la force du premier volet et met en avant les histoires personnelles de certains personnages pour donner l'âme nécessaire au scénario de science-fiction. En tant que malade en phase terminale, Samira est une héroïne plutôt inhabituelle dans un film qui parle de lutte pour la survie. Et ses trois principaux partenaires à l'écran - Frodo, le chat de thérapie au caractère bien trempé, Reuben, l'infirmier sympathique, et Eric, le Britannique qui semble perdu - sont eux aussi intéressants et exempts de clichés. Lupita Nyong'o (« 12 Years a Slave ») livre une performance captivante, dans laquelle la tragédie, mais aussi la force de la protagoniste, apparaissent clairement. Elle est soutenue par Joseph Quinn (« Stranger Things ») et Alex Wolff (« Hereditary »).