We Stand On Guard
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 22 Juin 2018
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario : Brian K. Vaughan
Dessin : Steve Skroce
Couleurs : Matt Hollingsworth

L'action se déroule 2112, au beau milieu d'une guerre menée sur le sol canadien. Le bombardement d'Ottawa marque l'invasion du pays par les États-Unis, qui entendent soumettre à leur joug leur voisin et s'emparer de ses ressources en eau. Le conflit s'est déclenché après une attaque terroriste à la Maison Blanche, dont les autorités américaines accusent le Canada d'être à l'origine. La réponse est démesurée et les États-Unis déploient leurs troupes et bombardent les principaux centres urbains. Durant l'une de ces attaques, les parents d'Amber et son frère meurent, un événement qui le marquera pour toujours. Douze ans après l'invasion, avec les forces canadiennes épuisées et sur le point de rendre les armes, Amber Madeline Roos entre en contact avec le cellule "2-4" de la résistance canadienne, la dernière encore en activité, formée par certains des combattants les plus endurcis du pays. Elle maintient le combat contre la machine de guerre ennemie implacable formée par des soldats avec des armes de dernière génération, des navires et des robots géants. Mais que faire lorsque l'agresse possède une avance technologique redoutable ?

Dans We Stand On Guard, nous avons une bande dessinée avec une forte charge politique, dans une ligne différente d'Ex Machina, avec une acidité sans précédent dans sa production qui est renforcée dans ces pages par la section graphique. Nous devons souligner le rôle d'Amber, un personnage vraiment inconfortable que l'histoire évite à tout moment de dépeindre comme une héroïne ou une personne avec des valeurs à mettre en évidence. On nous montre son passé, sa douleur et sa perte, mais aussi comment elle a marqué sa façon de voir le monde, sa haine et sa prédisposition à se sacrifier et à sacrifier les autres pour sa cause. L'extrémisme est quelque chose qui définit son attitude et Vaughan s'en sert pour parler du terrorisme dans un contexte où il ne permet pas au lecteur de se positionner facilement. Le côté opposé est presque une métaphore quelque peu caricaturale de l'image des États-Unis dans sa facette de «police mondiale» . Les parallélismes avec sa politique étrangère et son militarisme traditionnel n'acceptent pas tant d'interprétations, mais ce n'est pas une critique moins énergique. Le dernier message est clair et net, il nous parle de l'absurdité de la guerre et de la vengeance. Dans cet aspect, We Stand On Guard ne tergiverse pas, sa conclusion est simple et énergique. La section graphique est non conventionnelle dans la forme avec un dessin démolisseur, plein de personnalité et de charisme. L'influence de Geoff Darrow est perceptible, non seulement esthétiquement mais aussi conceptuellement, avec ces machines, ces armes et ces robots géants qui pourraient bien provenir de votre imagination. C'est normal si l'on considère que Skroce et Darrow ont travaillé dans le monde du cinéma, notamment pour réaliser l'art conceptuel de la saga Matrix. Le coloriste américain Matt Hollingsworth livre une palette qui gère parfaitement les tons chauds et plus froids, tandis que les passages violents sont mis en exergue avec des quantités industrielles de sang et d'explosions.


VERDICT

-

Avec We Stand On Guard, Brian K. Vaughan propose une satire acide sur la guerre, ainsi que la prépondérance des États-Unis et sa façon à gérer ses intérêts en tant que nation. La critique ne manque pas de nuances, traitant aussi de questions telles que le fanatisme et le terrorisme. La partie graphique signée par le tandem formé par Steve Skroce et Matt Hollingsworth met en valeur une histoire dominée par l'action, le sang et les explosions.

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