Hiver 1041. Le sud de l'Italie est désormais en proie au chaos. Les Normands ont été rejoints par de nouveaux mercenaires, avides de gloire et de richesse. Menés par Hugues Tuboeuf, ils avaient été attirés par les récits des exploits accomplis en Sicile. Guillaume de Hauteville semble en mesure de s'emparer des terres byzantines du sud de l'Italie, le Catepanat. De quoi imposer au basileus Michel IV de prendre des mesures radicales. Tout d'abord, il met fin à la tentative de reconquête de la Sicile, alors que le stratège Maniakès est accusé de conspiration et condamné au cachot. Cependant, le Capétan Dokéianos qui dirige les armées byzantines, est loin de faire l'unanimité et son échec oblige le basileus à sortir son meilleur général de prison pour ramener l'ordre au sein de l'Empire. Désormais catépan, Maniakès retrouve la liberté empli de colère (forcément divine). Parallèlement, le prêtre Etienne est chargé de manipuler Guillaume de Hauteville afin que les Normands ne deviennent pas une menace pour l'Église. Enfin, Tangrède reprend sa route au côté d'Harald, mais le rapport de force a bien changé.

Le duo Vincent Brugeas/Ronan Toulhoat (Le Roy des Ribauds, Block 109, etc) se reconstitue à l'occasion d'une série historique. Beaucoup de questions nous interpellent sur le réel but que poursuit Tancrède dans cette mission menée par l'Église. La mise en place des événements s'avère très efficace et le récit met en scène un groupe de mercenaires qui fait rapidement parler les muscles. La structure en analepse intègre de longs passages nous relatant les préparatifs de la bataille, une préparation que ne renierait pas les stratèges de Game of Thrones avec de nombreux coups bas à tous les étages. Le "héros" de cet opus est cette fois l'armée d'Harald, théâtre de nombreux coups bas et de rebondissements. Le passé de Tancrède reste encore des plus mystérieux dans ce tome, le scénariste Vincent Brugeas dévoilant avec parcimonie les informations nécessaires pour comprendre les agissements du personnage. Les dessins de Ronan Toulhoat sont parfaitement à l'unisson, offrant des personnages riches en nuances, des décors prodigieux et une mise en scène très harmonieuse. Du côté des couleurs, la tonalité évolue selon la période visitée : façon sépia dans le passé, vives à l'époque présente, et sanglantes dans les scènes d'action.