![]() Plate-forme : Bande Dessinée Date de sortie : 30 Octobre 2024 Editeur : Développeur : Genre : Bande dessinée Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Nic0078/10 Scénario et dessin : Mari Yamazaki Olympia Kyklos est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu sept tomes aux éditions Shueisha. Démétrios est un décorateur de vases timide et maladroit qui aime nager avec les dauphins. Il est amoureux de la petite amie de son meilleur ami, Apollonia, et malgré son physique bien équilibré, il déteste le sport et la compétition. Afin de sauver sa petite ville et Apollonia elle-même, il sera contraint de se mesurer au champion d'une autre ville. La nuit précédant la compétition, Démétrios panique et se cache dans une amphore géante. Là, à cause d'un éclair (divin ?), il est téléporté dans le Tokyo de 1964, qui se prépare pour les Jeux olympiques. À l'instar de Thermae Romae, Olympia Kyklos utilise le même stratagème narratif : un bel Européen voyage dans le temps d'une manière peu conventionnelle pour changer radicalement sa vie. En reliant la Grèce antique au Japon de 1964, Démétrios apprendra la beauté de l'athlétisme et de la compétition. Un paradoxe temporel après l'autre, Démétrios va s'améliorer et améliorer sa ville. Un garçon désemparé qui parvient à se faire comprendre bien qu'il ne porte pas de vêtements et ne parle pas japonais, il apprendra à ses dépens à être meilleur. Les aventures de Démétrius, peintre de vases de la Grèce antique qui évolue dans le temps entre son village et le Tokyo moderne, trouvent leur conclusion dans ce dernier tome qui nous jette à corps perdu dans une situation que nous n'avons malheureusement que trop bien connue. Tant dans le village de Demetrio que dans le Tokyo de 2020, il y a une épidémie dévastatrice à laquelle notre protagoniste doit essayer de mettre un terme. Lucio, le protagoniste de l'autre manga à succès de Yamazaki : Termæ Romæ, apparaîtra pour l'aider dans un véritable cross-over. Pour apaiser les dieux, on organise une nouvelle Olympiade et la Tritonie est obligée de participer à l'effort commun en sacrifiant 100 bœufs en l'honneur des dieux. Mais les habitants de la Tritonie sont fauchés, malades et mourront de faim sans leurs vaches, et Démétrios ne voit pas de solution. De toute évidence, il faut remonter le temps... et il se retrouve à Tokyo en pleine pandémie de coronavirus, pour apprendre quelques notions de science et abandonner les préjugés antiques. Le volet final de la série repart sur une séquence déprimante mais pédagogique (le parallèle entre l'après-Périclès et la montée d'Hitler est intéressant, tout comme les pages sur les pandémies historiques et leurs effets) bien que inexacte (la renaissance artistique a été une conséquence de la renaissance économique, et non l'inverse). De plus, comme on peut le voir dès la deuxième page, Mari Yamazaki jette Démétrios et Lucius dans la même piscine thermale, afin qu'ils assistent tous deux à une leçon de civilisation et qu'ils changent peut-être le cours de l'histoire une fois rentrés chez eux. Et l'humour ? On sourit ici et là, mais avec une certaine amertume. Les divagations philosophiques de la fin sont un peu naïves mais intéressantes, et c'est clair que la mangaka a entassé autant que possible toutes les idées qu'elle voulait exprimer dans les limites de ce dernier volume de la série. Mari Yamazaki explique d'ailleurs ses intentions dans une postface généreuse (six pages !). Un manga sur le devenir de soi, peut-être inégal en qualité, mais à lire surtout pour ceux qui n'ont pas encore trouvé leur voie dans la vie, les enfants et les adolescents qui auront le plus à apprendre des aventures de Demetrios. Ce dernier volume, en plus de compléter l'histoire de Démétrius, est également une récapitulation et en même temps une exploration de thèmes et de concepts philosophiques importants, représentés de manière claire mais non verbeuse. À la fin du volume se trouve une postface intéressante de l’auteure. VERDICT-Tous les nœuds arrivent à leur paroxysme. Une fin solide, puissante et sincère. Malgré les changements excentriques d’une époque à l’autre, Yamazaki a réussi à créer une histoire riche et dense qui met en valeur la culture classique et le Japon moderne. |